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Reportage : en Libye, la breakdance à l'épreuve d'une société conservatrice

En Libye, les adeptes de breakdance ont du mal à se faire une place dans une société profondément conservatrice. Mais les danseurs libyens comptent bien faire évoluer les mentalités et se "faire connaître dans le monde arabe".

Ils sont jeunes, libyens et excellent dans le breakdance. Mais, à Tripoli, pratiquer cette danse jugée subversive - venue tout droit des ghettos américains des années 1970 - n’est pas vraiment du goût des conservateurs. Au grand dam de Hakem Mohamed, organisateur de l’une des seules compétitions autorisées dans le pays. "Nous sommes marginalisés, déplore-t-il, beaucoup de danseurs ne savent pas qu'il y a des breakdancers qui pratiquent ici", ajoute-t-il.

Mais se faire accepter, c’est d’abord se battre pour faire évoluer les mentalités. Un combat de longue haleine contre une société traditionaliste que beaucoup de danseurs n’ont pas la force de mener. "Bien souvent, les danseurs s'entraînent seuls chez eux… Ils ont peur du regard des autres", confie Hakem Mohamed. 

La chute de Mouammar Kadhafi en 2011 a, néanmoins, suscité un espoir de changement. Hakem a réussi à organiser sa compétition à Tripoli dans un grand gymnase. Il a même révélé de nouveaux talents. "C'est une bonne initiative, il y a des danseurs que nous n'aurions jamais eu l'occasion de découvrir. Et ils sont ici aujourd'hui", confie, ravi, l'un des breakdancers libyens.

Aujourd’hui, Hakem et ses danseurs espèrent surtout se produire plus souvent dans leur pays, se faire respecter et se faire un nom sur la scène internationale. "Nous espérons mettre au courant [les autres danseurs dans le monde] pour qu'ils nous invitent dans des compétitions", confie Hakem qui souhaite surtout, qu’un jour, "le breakdance soit connu à travers le monde arabe".
 

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