
Le Soudan et le Soudan du Sud ont convenu d’une reprise des exportations de pétrole dans un délai de deux semaines. L'arrêt de la production pétrolière de Juba depuis janvier 2012 avait mis l'économie des deux pays à genoux.
Khartoum et Juba ont signé mardi à Addis Abeba un énième accord, qui prévoit cette fois la reprise d'ici 14 jours de la production pétrolière du Soudan du Sud, à l'arrêt depuis janvier 2012 en raison d'un différend avec le Soudan par où transit le brut, a constaté l'AFP.
Cet accord est le dernier en date d'une série de documents signés par les deux Soudans, mais souvent peu appliqués, visant à régler les nombreux différends - dont celui sur le pétrole - issus de l'accord de paix de 2005 ayant mis fin à des décennies de guerre civile et débouché sur l'indépendance du Soudan du Sud en 2011.
L'accord, dont une copie a été obtenue par l'AFP, donne aux deux parties 14 jours, à compter de la date de signature, "pour ordonner aux compagnies pétrolières de rétablir la production", dont l'arrêt depuis plus d'un an a mis les deux économies à genoux.
Plusieurs semaines devraient ensuite être nécessaires pour la réouverture effective des oléoducs, si l'accord était mis en oeuvre.
En octobre, le président sud-soudanais Salva Kiir avait déjà ordonné la reprise du flux de brut, après une série d'accords signés le mois précédent, avant d'accuser Khartoum de bloquer le processus en raison de nouvelles exigences.
Les accords signés en septembre avaient suscité l'espoir d'un règlement des différends inter-soudanais qui avaient failli dégénérer en conflit ouvert après des combats frontaliers au printemps 2012.
L'accord de mardi a été paraphé par le négociateur en chef soudanais Idris Mohammed Abdel-Gadir et par son homologue sud-soudanais Pagan Amum et contresigné par le médiateur de l'Union africaine (UA), l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki.
L'arrêt de la production a privé depuis janvier le jeune Soudan du Sud, indépendant depuis juillet 2011, de 98% de ses recettes et parallèlement mis à mal l'économie soudanaise.
Juba a hérité de 75% des réserves de brut du Soudan pré-sécession mais, enclavé, dépend pour l'exporter des oléoducs du Nord. En janvier 2012, il avait cessé sa production, furieux que Khartoum ait prélevé de son brut au titre des droits de passage, faute d'accord alors sur leur montant.
AFP