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En s'inclinant mercredi soir face à la Croatie en quart de finale du Mondial-2013 (23-30), la France a laissé passer l'occasion de devenir championne du monde pour la cinquième fois.

Battue en quart de finale du championnat du monde de handball par la Croatie
(30-23), la France voit son rêve de gagner une cinquième étoile s'envoler en même temps qu'elle voit Didier Dinart et Daouda Karaboué prendre leur retraite.

Et ce au terme d'un tournoi disputé en Espagne où, de l'aveu même de l'entraîneur Sylvain Nouet, les Experts ont "toujours couru après".

Après la rencontre contre les Croates "qui savent jouer au ballon et être truqueurs quand il le faut", l'entraîneur des Experts ne cherchait aucune excuse.

"Nous avons couru après notre niveau de jeu pendant toute cette compétition. Nous n'avons pas été combatifs. Nous n'avons pas pesé, nous n'avons pas été en mouvement. Nous avons subi le jeu, manqué de confiance et de fraîcheur. Nous n'avons pas été à la guerre, absents de tous les secteurs de jeu", a-t-il dit.

"Sur ce quart de finale, notre défense n'a pas été suffisamment active tant nous n'avons touché personne. Nous avons été insuffisants en montées de balles. Nous avons joué presque en marchant. Nous n'avons pas su tirer de loin. Bref, nous avons cumulé les handicaps."

Entraîneur des doubles champions olympiques, du monde et d'Europe depuis juin 2001, Sylvain Nouet voit en cette élimination "une faillite collective et individuelle".

Après avoir vu des Bleus brouillons à l'image de Nikola Karabatic, auteur d'un unique but sur quatre tirs et qui s'est dit "triste pour ceux qui s'arrêtent de n'avoir pu finir sur une médaille", Nouet enfonce le clou.

"Passés à côté"

"Nous avons été suffisamment mauvais pour nous en prendre seulement à nous-mêmes. Personnellement, je pensais que nous pourrions embrayer à partir des huitièmes de finale. Mais non, nous sommes passés à côté", a-t-il dit.

Sur ce quart de finale où ils pouvaient encore espérer à la mi-temps, n'étant menés que d'un but (13-12), les Experts, dont les espoirs ont été entretenus par Cédric Sorhaindo auteur de cinq buts sur neuf tirs, n'auront marqué que 23 buts sur 45
tirs, dont quatre penalties de Mickaël Guigou.

De son côté, Claude Onesta, le sélectionneur, s'est montré fataliste.

"En arrivant sur ces championnats du monde de transition, nous pensions nous accommoder de nos limites. Nous avons essayé de les dépasser, en vain", a-t-il constaté.

D'ores et déjà, l'équipe de France, qui se retrouvera en juin pour les qualifications aux championnats d'Europe ayant lieu dans un an, se tourne vers les Jeux Olympiques de Rio en 2016.

"Certes, nous ne repartirons pas avec une équipe de juniors. Mais nous allons stabiliser notre équipe, la renforcer, lui donner de la fraîcheur. A l'arrivée, elle devrait gagner en vitesse, ce qui nous a manqué dans tous les secteurs de jeu sur ces championnats du monde", a conclu Claude Onesta.

Regrets

Si le gardien Daouda Karaboué et le défenseur Didier Dinart confirment leur retraite internationale, le capitaine Jérôme Fernandez, auteur de quatre buts contre la Croatie, ne parle pas encore de départ.

"Si je peux encore apporter quelque chose à l'équipe de France, ce sera volontiers. Au fond de moi vit encore ce maillot bleu", a-t-il dit.

"Aujourd'hui, je regrette surtout que nous n'ayons pas pu offrir un meilleur résultat à Didier (Dinart) et Daouda (Karaboué). Nous aurions tous préféré qu'ils terminent leur
carrière avec une médaille autour du cou."

Des regrets, aussi, dans les paroles de Daniel Narcisse, élu meilleur joueur international de l'année 2012, qui fut loin de son meilleur niveau sur ces championnats du monde.

"Personnellement, j'ai été trop irrégulier pour être performant et utile à mon équipe. Maintenant, il va falloir se poser les bonnes questions, recommencer à travailler pour
reconstruire une équipe compétitive. Quoi qu'il arrive, nous aurons besoin de tout le monde sur le terrain", prévient le futur joueur du Paris Saint-Germain.

Tête d'affiche d'une génération montante, Xavier Barachet a regretté que l'équipe ait "passé son temps à courir après le score" et n'ait pas été capable de trouver de "solution collective".

Double championne olympique, la France ne briguera donc pas un troisième titre mondial consécutif en Espagne et va devoir désormais se reconstruire.

REUTERS