![Le vice-président syrien prend ses distances avec le régime Le vice-président syrien prend ses distances avec le régime](/data/posts/2022/07/17/1658081117_Le-vice-president-syrien-prend-ses-distances-avec-le-regime.jpg)
Farouk al-Chareh (photo) s’est dit en faveur du dialogue pour résoudre la crise syrienne tandis que Bachar al-Assad ne jurerait que par une solution militaire. Sur le terrain, les combats continuent à Damas et se sont intensifiés au centre du pays.
L’un prônerait la force, l’autre le dialogue. Le vice-président syrien Farouk al-Chareh a ouvertement pris ses distances avec Bachar al-Assad dans une interview à un quotidien libanais pro-syrien, lundi 17 décembre. Il regrette que le président syrien privilégie, selon lui, l’option militaire pour mettre fin au conflit entamé depuis mars 2011 et qui a fait 43 000 morts selon l'OSDH. Le vice-président sunnite penche, pour sa part, en faveur d’une solution négociée.
Âgé de 73 ans, M. Chareh a été pendant 22 ans le chef de la diplomatie syrienne. Selon un expert de la Syrie sous couvert d'anonymat, il jouit d'un soutien total de l'Iran, allié de la Syrie.
Téhéran a d'ailleurs présenté lundi les détails d'un "plan de sortie" de crise en six points, comprenant l'"arrêt des violences" et un "dialogue national" entre le régime et l'opposition en vue de former un "gouvernement de transition".
"Ce gouvernement sera chargé d'organiser des élections libres pour le Parlement, l'Assemblé constituante, et la présidence", selon les médias iraniens.
"Il [Assad] ne cache pas sa volonté d'aboutir militairement jusqu'à la victoire finale et [il croit qu'] après, le dialogue politique sera réellement possible", a-t-il déclaré estimant qu’aucune partie n’était en mesure de l'emporter par les seules armes.
Évoqué pour remplacer Bachar al-Assad en cas de transition négociée, Farouk al-Chareh a appelé à un accord "historique" entre les parties.
Affirmant toutefois que sa position ne relevait "pas de dissensions profondes" avec le président, Farouk al-Chareh ne fait état que d'"opinions et des points de vues différents dans le commandement du pays." C'est la première fois qu'un haut dirigeant syrien s’exprime sur de telles divergences au sommet de l'État. Une confiance affichée qui laisse présager que, dans un pays autocratique comme la Syrie, il doit très probablement bénéficier d'appuis importants.
Mouvement de panique au camp de réfugiés de Yarmouk
Sur le terrain, les affrontements ont quelque peu baissé d'intensité à Alep, où le Premier ministre Waël al-Halaqi s’est rendu pour la première fois depuis que la grande métropole du Nord est secouée par des combats lancés en juillet, a rapporté la télévision d'État syrienne.
En revanche, dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas, des violences entre rebelles et combattants palestiniens pro-régime du FPLP-CG ont provoqué, lundi, "un grand mouvement de panique" et la fuite massive de ses habitants, selon l’un d’entre eux. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) fait état de 150 000 Palestiniens installés dans ce camp qui avait déjà été la cible, dimanche 16 décembre, d'un raid aérien, et ce pour la première fois en 21 mois de combats. Yarmouk est situé sur la ligne de confrontation entre les forces du régime et les insurgés.
Dans la province de Hama, au centre de la Syrie, la rébellion aurait lancé, lundi, une offensive généralisée contre les postes de l'armée régulière. "Il s'agit des combats les plus violents dans cette province depuis des mois", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Par ailleurs, deux Russes qui travaillaient dans une aciérie du port de Lattaquié ont été enlevés avec leur collègue, un ingénieur italien, a déclaré mardi le porte-parole de l'ambassade de Russie en Syrie, Sergueï Markov.
L'ex-ministre libanais Michel Samaha déclaré "terroriste international"
Sur le front diplomatique, les États-Unis ont décidé de considérer comme "terroriste international" l'ancien ministre libanais pro-syrien Michel Samaha, accusé d'avoir préparé des attentats au Liban, en affirmant réagir ainsi aux "tentatives menées par le régime Assad pour s'immiscer dans les affaires de ses voisins et déstabiliser davantage la région".
Par ailleurs, le ministère autrichien des Affaires étrangères a demandé lundi à Damas de s'expliquer après l'arrestation d'un Autrichien d'origine syrienne, Jamal Orabi, qui distribuait apparemment de l'aide humanitaire en Syrie.
FRANCE 24 avec dépêches