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"L'ambiguïté de Mohamed Morsi"

Presse internationale, Mercredi 5 décembre. Au menu de la presse internationale ce matin, l’encerclement du palais présidentiel au Caire, par des dizaines de milliers d’opposants à Mohamed Morsi, le déchaînement de la violence en Syrie, et la suspension de l’Inde par le CIO.

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On commence cette revue de presse internationale en Egypte, où des dizaines de milliers d'opposants à Mohamed Morsi ont encerclé hier soir le palais présidentiel au Caire.
D’après le quotidien égyptien Al Ahram, ses opposants manifestent toujours pour exiger qu'il retire le décret par lequel il a élargi ses pouvoirs, pour protester contre son  projet de Constitution, et pour demander la formation d’une nouvelle assemblée constituante. Trois «exigences» portées par le front de sauvetage national égyptien qui regroupe plusieurs partis opposés à Morsi et aux Frères musulmans, et dont les porte-parole sont les anciens candidats à la présidentielle Hamdeen Sabbahi, Amr Moussa et Mohamed El Baradei.
Une force d’opposition évoquée par le quotidien panarabe basé à Londres Asharq Al Awsat, qui se demande si elle parviendra au compromis nécessaire avec les islamistes. Le compromis et les concessions de part et d’autre qui seront nécessaires pour sortir de la crise, et parvenir à un consensus national. Le journal revient également sur l’attitude des Frères musulmans, et sur ce qu’il décrit comme sa «lecture erronée de la société égyptienne».
Outre le manque de concertation dont a fait preuve président islamiste Mohamed Morsi, l’opposition reproche au projet de loi fondamentale d’imposer une vision conservatrice et religieuse. Pour le juriste Baudouin Dupret, chercheur au CNRS interrogé par le journal Le Monde, le texte proposé par Mohamed Morsi recèle «une ambiguïté fondamentale très nette dans tous les domaines qui touchent aux libertés», et notamment aux libertés religieuses. L’article 44 de ce projet interdit par exemple «d’insulter les prophètes des religions monothéistes». Ce que le chercheur résume d’une formule: «On empile des choses, (des articles en faveur de la liberté de culte et de la liberté d’expression), mais on laisse des interstices pour s’y engouffrer plus tard» - et c’est sans parler du statut de la femme, qui connaîtrait «un vrai recul, je cite, avec l’annulation de toute référence à « l’égalité hommes-femmes».
Toujours au Proche-Orient, les pays de l'Otan ont décidé d’accroître leurs pressions sur la Syrie, en donnant leur feu vert au déploiement de missiles Patriot en Turquie le long de la frontière syrienne. Ils ont également mis en garde le régime contre la tentation de recourir à ses armes chimiques. Damas de plus en plus acculée, lancée dans la fuite en avant. Se rapprocherait-elle de son point de rupture? se demande The Independent.
Enfin l’Inde a été suspendue hier par le CIO, qui a jugé que les élections de son Comité national olympique, prévues aujourd’hui, n'étaient pas conformes à la charte olympique. Le CIO avait déjà fait part de ses inquiétudes concernant l'ingérence du gouvernement indien dans le processus électoral olympique et avait fait savoir qu'une proposition de suspension serait présentée «si la situation n'était pas rectifiée». La sanction vient donc de tomber, confirme The Times of India, qui rappelle également les conséquences très concrètes de cette mise au ban: l’interdiction pour les athlètes indiens de participer aux JO sous les couleurs de l'Inde, et la fin du versement de fonds de la part du CIO.
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