Si la commission des recours de l'UMP a proclamé lundi la victoire de Jean-François Copé à la présidence du parti, François Fillon réclame pour sa part une nouvelle élection. Une solution que privilégierait également Nicolas Sarkozy.
La crise à l’UMP est loin d’être résolue. La commission des recours de l’UMP a beau avoir confirmé, lundi 26 novembre, la victoire de Jean-François Copé à la présidence du parti, François Fillon n’entend pas en rester là. Pendant que le nouveau président revêtait ses habits de rassembleur au siège de l'UMP en appelant "à choisir le pardon plutôt que la division", François Fillon a parlé d’"un coup de force" de son rival tout en qualifiant d’"illégale" la décision de la commission, acquise selon l'ancien Premier ministre à Jean-François Copé. François Fillon a ensuite réclamé un nouveau vote des militants qui, selon le journal "Les Échos", pourrait avoir lieu avant fin janvier.
C’est une idée qui fait son chemin depuis quelques jours. Selon un sondage Ifop publié le 25 novembre dans le "Journal du Dimanche", 67 % des militants UMP et 71 % des Français y sont favorables. La pétition électronique appelant à un nouveau vote lancée par Nathalie Kosciusko-Morizet rassemblait mardi 27 novembre au matin plus de 16 800 signatures.
Sarkozy pour un nouveau vote
De son côté, Nicolas Sarkozy a laissé entendre que c’était la meilleure solution, selon des sources concordantes issues des deux camps. Lors de son déjeuner avec François Fillon, l’ancien chef de l’État, qui lui a par ailleurs déconseillé de saisir la justice pour contester les résultats, a estimé que cette option permettrait d'"éviter l'escalade du conflit" entre les deux adversaires.
Le directeur de campagne de François Fillon, Éric Ciotti, a lui aussi promu la solution d'une nouvelle élection. "Le seul moyen de laver cet affront est d'organiser un nouveau scrutin exemplaire qui donnera à l'équipe élue sa légitimité et qui permettra de reconstruire l'unité de toute notre famille", a-t-il dit dans une interview publiée sur LeFigaro.fr.
itCopé refuse de revoter
Interrogé sur France Info, Jean-François Copé a réjeté l'idée d'un nouveau vote.
"L'heure n'est pas, dans la passion du moment, dans l'amertume, le regret, à dire : il faut revoter tout de suite. Non !", a déclaré le député-maire de Meaux.
De son côté, Patrick Balkany, proche de Nicolas Sarkozy, a jugé sur Europe 1 qu'il était impossible "techniquement" de revoter pour la présidence de l'UMP". "Cela veut dire six mois de campagne : appel à candidatures, demandes de parrainages, campagne. Pour arriver au même résultat !", a-t-il affirmé.
Ce nouveau débat pourrait donc encore agiter l’UMP ces prochains jours. En attendant, François Fillon doit rassembler ses soutiens parlementaires ce mardi matin à Paris pour évoquer la création d’un groupe indépendant à l’Assemblée et au Sénat. "Toutes les questions seront évoquées, a déclaré le député Jérôme Chartier, y compris celle d'un nouveau groupe parlementaire." Mais le temps presse. Les députés et sénateurs doivent se déclarer avant le 30 novembre.