La revue de presse française revient largement ce matin sur le retrait du triple A français par l’agence Moody’s.

L’agence de notation n’a visiblement pas été convaincue par les efforts du gouvernement - une mauvaise nouvelle à la Une du Monde, qui explique comment  cette dégradation fait encore de son crédit à la France, après le retrait il y a dix mois de l’autre triple A par Standard & Poor’s.

Les agences de notation estiment que la réduction des déficits reste insuffisante, que les prévisions de croissance sont trop optimistes, et que les réformes annoncés sont trop timides. Alors que faire? Comment «rassurer les agences de notation»? demande le Parisien.

Comment faire pour retrouver le sacro-saint triple A. La question est aussi à la Une de la Croix, avec un dossier sur ce que seraient «les clés d’un retour au triple A».

Pour le moment, le gouvernement a réagi en expliquant qu’il s’agit surtout d’une sanction à l’égard de ses prédécesseurs, et les marchés ne montrent pas de signe d’affolement - mais attention, préviennent les Echos, la France est désormais «sous haute surveillance».

Cette nouvelle perte du triple A «oblige (plus que jamais) Hollande à réformer», d’après le Figaro, qui évoque la nécessité d’agir rapidement pour «moderniser» et «rendre plus flexible» le marché du travail français.

La France est sommée, comme d’autres, de se réformer et vite, mais d’autres signaux d’alarme sont en train de retentir de plus en plus fort, des signaux envoyés par plusieurs associations, le Secours populaire, les banques alimentaires, la Croix rouge et les Restos du Cœur, qui s’inquiètent de voir supprimée l’aide alimentaire européenne aux plus démunis, à un moment où la demande explose. Une «fronde des ventres vides» à la Une de l’Humanité.

La perte du triple A inquiète, les conséquences des politiques d’austérité alarment, et Libération revient sur «la fracture morale» qui serait en train de se produire au sein de l’UMP. Libé évoque un parti désormais «fragilisé» et «droitisé», qui n’aurait plus rien de «l’alliance centro-gaulliste» imaginée par ses fondateurs.

A noter également ce matin, un accord stratégique signé par Areva avec la Chine, accusé de menacer les intérêts français. C’est une info du Parisien, qui rapporte qu’un contrat conclu au mois d’octobre par Areva avec la Chine, prévoyant l’élaboration avec Pékin d’un nouveau réacteur de troisième génération, inquiète beaucoup le comité de groupe européen, et les syndicats. Ils disent redouter que les transferts de technologie prévus dans cet accord n’aillent trop loin, et que les salariés français soient à terme concurrencés par les Chinois. Ce dont Areva se défend.

Sans transition, en France, toujours, François Hollande a annoncé qu’il laisserait la possibilité aux maires rétifs au mariage homosexuel de faire jouer leur «liberté de conscience» - à voir du côté de Libération. «Hollande ronge ses noces», écrit Libé, auquel le député Vert Noël Mamère a accordé une interview pour dire qu’il s’agit là d’une «victoire idéologique de la droite».

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