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Le président du Kenya a décidé de déployer l'armée dans le nord du pays suite au massacre de 42 policiers tombés dans une embuscade tendue par des voleurs de bétail. Un coup dur pour la police kényane déjà vivement critiquée pour son inefficacité.
L'armée kenyane va être déployée dans le nord du pays après le massacre de 42 policiers tombés, samedi 10 novembre, dans une embuscade sans précédent tendue par des voleurs de bétail, a annoncé mardi le président du Kenya, Mwai Kibaki. Le Conseil national de sécurité kenyan, présidé par le chef de l'État, a autorisé le déploiement de l'armée pour soutenir la police et "arrêter les bandits et récupérer le bétail et les armes", précise la présidence dans un communiqué.
Le bilan de cette embuscade n'a cessé d'augmenter depuis samedi soir, à mesure que des corps étaient retrouvés, la fusillade s'étant déroulée dans une zone reculée dans le nord aride et reculé du pays.
L'embuscade dans laquelle sont tombés les policiers, sur le territoire de la localité de Baragoi, illustre l'escalade de la violence dans le nord du Kenya, où les vols de bétail et règlements de compte entre communautés nomades rivales font chaque année des dizaines de morts.
Les policiers avaient en l’occurrence été envoyés à la poursuite d'une bande de voleurs de bétail, déjà soupçonnés d'avoir tué 13 personnes et d'en avoir blessé trois autres au cours d'un précédent vol dans cette région, le 30 octobre.
Les membres des forces de l'ordre ont essuyé les tirs des bandits, supérieurement armés, et les affrontements se sont poursuivis dimanche selon les témoignages d'habitants.Les présumés voleurs de bétail auraient utilisé des armes lourdes contre les policiers, selon ces témoignages.
La police kényane critiquée
"Cet incident a révélé l'impéritie de nos forces de sécurité", a estimé lundi 12 novembre lors d'une conférence de presse à Nairobi le président de la Commission parlementaire de la Sécurité, Wilfred Kaponi. "Il est temps de prendre des mesures sérieuses afin de nous assurer que la police dispose de l'appareil adéquat pour s'occuper des criminels. Le fait que plus de 30 policiers aient été tués d'un seul coup soulève de graves inquiétudes", a-t-il poursuivi, se basant sur le dernier bilan officiel alors disponible.
La police avait été sérieusement critiquée en août et septembre pour son incapacité à mettre fin à des massacres entre communautés rivales qui avaient fait plus de 100 morts - dont des policiers - dans la région du delta de la rivière Tana dans le sud-est du pays.
La Commission kényane des droits de l'Homme (KHRC) a demandé la démission immédiate du chef de la police Mathew Iteere, et des responsables de la police dans la zone de l'embuscade, estimant ces démissions nécessaires à une enquête indépendante sur cette affaire.
FRANCE 24 avec dépêches