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La réélection de Barack Obama rassure le peuple iranien

La victoire du président démocrate à l’élection présidentielle américaine est synonyme de beaucoup d’espoir pour les Iraniens, notamment sur le plan politique. Reportage à Téhéran de l'envoyée spéciale de FRANCE 24, Pascale Bourgaux.

Contrairement aux discours officiels, les Iraniens ont peur d’une éventuelle guerre. Dans le quartier populaire du Bazar, les Iraniens ont affiché un certain soulagement à l’annonce de la victoire de Barack Obama. "Je pense que c'est bien pour l'Iran qu’Obama soit réélu", déclare l’un d’entre eux. "Il peut arranger la situation avec la diplomatie, pas avec la guerre", rétorque un autre. "Je ne veux pas la guerre ! La guerre, ce n'est pas bien !"

L'Iran mène un bras de fer avec l'Occident au sujet de sa politique nucléaire controversée. Téhéran affirme que son programme nucléaire est à visée pacifique, tandis que les Occidentaux et Israël soupçonnent le régime islamique d'élaborer en secret les bases d'un arsenal atomique militaire. Pour sortir de la crise, l'administration Obama privilégie une stratégie à double voie mêlant sanctions - entre autres sur les exportations pétrolières - et diplomatie.

"Obama n'est pas un va-t-en-guerre, donc sa réélection aura un effet positif pour l'Iran", lance un autre Iranien. "Ici, ce n'est pas l'Irak, ce n'est pas l'Afghanistan, c'est l'Iran. Je pense qu’il n’y aura jamais la guerre contre notre pays." D’autant plus que la campagne électorale américaine avait donné lieu à des spéculations sur une possible reprise des relations diplomatiques entre l'Iran et les États-Unis, suspendues depuis plus de 30 ans, en cas de victoire de Barack Obama.

"Les Américains ne peuvent nous contraindre à revenir à la table des négociations"

Toutefois, les autorités iraniennes réfutent catégoriquement toute idée de rapprochement avec Washington. "Après toutes ces pressions et ces crimes contre le peuple d'Iran, les relations avec l'Amérique ne sont pas possibles du jour au lendemain et les Américains ne doivent pas s'imaginer qu'ils peuvent nous contraindre à revenir à la table des négociations", a déclaré Sadeq Larijani, principale autorité judiciaire du pays, cité par l'agence de presse Irnan après la réélection d’Obama.

En 2008, lors de la première élection du président Obama, les attentes de Téhéran étaient grandes. "Il y a quatre ans, Obama (...) annonçait qu'il allait tendre la main de la coopération à l'Iran", a rappelé Sadeq Larijani. "Mais il a emprunté un autre chemin pour imposer des sanctions sans précédent, et il est naturel que le peuple iranien n'oublie jamais ces crimes."