La Cour constitutionnelle valide le transfert des pouvoirs à Andry Rajoelina, qui pourra exercer la fonction de président pendant une période transitoire de deux ans maximum. "Vous pouvez m'appeler président", a déclaré l'intéressé.
Près de trois mois après le début de la crise politique, Madagascar a un nouveau président. La Haute Cour constitutionnelle (HCC) malgache a officiellement entériné, ce mercredi, la nomination du maire destitué d’Antananarivo à la tête de l’État.
Aussitôt après sa nomination, Andry Rajoelina, un ancien disc-jockey de 34 ans, a promis à des milliers de partisans rassemblés sur la place du 13-Mai, dans le centre de la capitale, "le retour à la normale" et "la réconciliation nationale".
"Le peuple de Madagascar s’est réveillé dans une nouvelle réalité politique", affirme l’envoyé spécial de FRANCE 24 à Antananarivo, Cyril Vanier, qui juge "que la situation s’est accélérée" depuis la démission, mardi, de l’ancien président Marc Ravalomanana.
Symboliquement, le nouveau dirigeant de la Grande Île a aussitôt annulé le projet du groupe sud-coréen Daewoo Logistics, qui devait louer un million d'hectares de terre à Madagascar. Un projet qui avait provoqué une grave crise politique et avait contribué à rendre le chef d'Etat déchu très impopulaire.
"Président de l'autorité de transition", Andry "TGV" Rajoelina dispose désormais de 24 mois pour organiser de
nouvelles élections. "Le problème c’est que cette période de transition est extrêmement longue, estime Francis Soler, rédacteur en chef de "La Lettre de l’Océan indien". Le gouvernement de Rajoelina, fait de bric et de broc, va-t-il tenir la route jusque-là ?", s’interroge-t-il sur l’antenne de FRANCE 24.
Une crainte partagée par le ministère français des Affaires étrangères, qui juge ce délai "trop long". "La communauté internationale souhaite que la démocratie puisse s'exprimer le plus rapidement possible", annonce un porte-parole du Quai d’Orsay.
Quand à l’ancien président, Marc Ravalomanana, il est toujours porté disparu.