
À Paris, l'exposition Django Reinhardt à la Cité de la Musique revient sur la carrière internationale du guitariste manouche : ses premiers succès en Grande-Bretagne, sa tournée américaine avec Duke Ellington... mais aussi ses ratés aux États-Unis.
Le guitariste Django Reinhardt (1910-1953), qui a grandi au son des bals musettes et de la java qui se jouaient aux portes de Paris et sur les bords de Seine et de Marne dans les années 1920, fût le premier musicien européen à être totalement adopté par les créateurs américains du jazz. "Il y avait eu des musiciens estimables en Europe, mais qui étaient dans la reproduction de ce que les musiciens américains avaient inventé. Lui s’est approprié leur langage sur un instrument qui était dans l’ombre, marginal dans le monde du jazz : la guitare", explique Vincent Bessières, commissaire de l’exposition "Django Reinhardt, Swing de Paris", à la Cité de la Musique jusqu’au 19 janvier 2013.
Avec le violoniste Stéphane Grappelli au sein du quintette Hot Club de France, Django développe une forme de jazz "sans tambour ni trompettes", c’est-à-dire sans les deux instruments indispensables au jazz de l’époque : la batterie et un cuivre. Ensemble, "ils inventent un 'jazz sur cordes', qui montre qu’on peut jouer un jazz autrement et de manière tout à fait valide. D’une certaine façon, Django Reinhardt, c’est le début de la mondialisation du jazz", poursuit Vincent Bessières.
Comment le manouche jouant dans les terrains vagues de Montreuil a-t-il réussi à devenir la star "manouche et frenchy" invitée aux côtés de Duke Ellington, de Lester Young et d’Ella Fitzgerald ? Quel regard ont posé sur lui ses confrères américains et la presse outre-atlantique ? Interview avec Vincent Bessières et diaporama sonore à partir de trois visuels de l’exposition.