Nakoula Basseley Nakoula, le producteur présumé du film islamophobe "L’innocence des musulmans", a été incarcéré sans possibilité de caution pour avoir enfreint les termes de sa liberté conditionnelle.
Nakoula Basseley Nakoula, le producteur présumé du film islamophobe "L’innocence des musulmans", a finalement été rattrapé par la justice californienne. La diffusion d'extraits de ce film sur YouTube ont déclenché une vague de manifestations anti-américaines dans le monde musulman, dans lesquelles plus de 50 personnes ont perdu la vie.
itCe copte égyptien résidant en Californie a été placé en détention provisoire, sans possibilité de caution, pour avoir enfreint les règles de liberté conditionnelle liées à sa condamnation pour fraude bancaire en 2010. Il avait notamment l’interdiction d’utiliser Internet ou de se servir de pseudonymes sans l’accord préalable de son officier de probation.
Le juge de Los Angeles a motivé sa décision de le placer en détention en expliquant notamment qu’il existait un risque que Nakoula prenne la fuite. Il a également invoqué un "système de duperie".
Selon les témoignages de personnes ayant participé à la production de "L’innocence des musulmans", Nakoula aurait produit sous le pseudonyme de Sam Bacile ce film qui dépeint le prophète Mahomet sous les traits d’un obsédé sexuel aux capacités intellectuelles limitées.
Un autre de ses producteurs est l'organisation Media for Christ (Médias pour le Christ), regroupant des chrétiens évangéliques antimusulmans américains de droite, comme le pasteur de Floride Terry Jones, connu pour avoir brûlé publiquement des exemplaires du Coran.
Sa tête mise à prix
Un ministre pakistanais a même mis à prix, la semaine dernière, la tête du producteur, promettant une prime de 100 000 dollars à qui le tuera. Mais le gouvernement pakistanais a pris ses distances et rejeté cet appel au meurtre.
Suite à la diffusion d'extraits du film sur Internet, les violences ont démarré par deux attaques le 11 septembre contre des missions diplomatiques américaines en Égypte et en Libye, où quatre américains sont morts, dont l'ambassadeur des États-Unis dans le pays, Chris Stevens. Vendredi dernier, quinze personnes ont été tuées lors de manifestations au Pakistan.
Les autorités américaines ont condamné la vidéo, mais également souligné que la liberté d'expression devait s'appliquer à ses auteurs.
Tout en jugeant ce film "écoeurant et répréhensible", la secrétaire américaine d'État, Hillary Clinton, a ainsi déclaré le 13 septembre que les États-Unis avaient "une longue tradition de liberté d'expression qui fait partie intégrante de notre Constitution et de nos lois". "Et nous n'empêchons pas les citoyens d'exprimer leurs points de vue, quand bien même ils seraient déplaisants", a-t-elle ajouté.
(FRANCE 24 avec dépêches)