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Europe Écologie-Les Verts dit "non" au traité budgétaire européen

Le conseil fédéral d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) a adopté une motion s'opposant à la ratification du traité budgétaire européen, qui sera examinée début octobre au Parlement, et recommande aux députés du parti de voter contre.

Le conseil fédéral d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) s'est prononcé samedi 22 septembre contre la ratification du traité budgétaire européen, par 77 voix contre 24 et huit votes blancs et recommande aux députés écologistes de voter en conséquence lors de l’examen du traité par le Parlement début octobre. La motion estime qu'une "lecture stricte" du traité "ne répondra pas durablement aux crises auxquelles est aujourd'hui confrontée l'Union européenne et constitue un obstacle à la transition écologique".

Cette décision est intervenue au terme de plus de deux heures de débat durant lesquels les intervenants se sont succédés à la tribune pour exposer leurs positions respectives. "La seule solution possible à ce traité, c'est de voter non", a ainsi lancé l'ancienne candidate d'EELV à la présidentielle, Eva Joly, plaidant pour un "refus fondateur" du traité.

Plusieurs partisans du "oui" au traité sont également montés au créneau pour faire entendre leur voix, minoritaire au sein du parti écologiste. Mais le plus emblématique des écologistes, le député européen Daniel Cohn-Bendit, n'était, lui, pas présent. Et il a réagi très vivement ce dimanche, estimant que "le conseil fédéral [...] a été dramatique, dramatiquement nul". Daniel Cohn-Bendit a d'ailleurs décidé de se mettre en retrait d'EELV : "J'ai mis ma participation à ce mouvement entre parenthèses. [...] C'est sûr que dans mon for intérieur, entre Europe Écologie et moi, maintenant c'est une histoire terminée".

De son côté, l'eurodéputé Yannick Jadot a plaidé en faveur de la ratification. "Nous avons fait le pari de travailler avec les socialistes, de changer ce pays et de changer l'Europe [...]" a-t-il notamment justifié.

"Les parlementaires doivent suivre la position du mouvement"

Pour autant, il était impossible samedi de préjuger du vote des députés et sénateurs écologistes. Peu de temps avant le vote de la motion, le secrétaire national de EELV, Pascal Durand, expliquait aux journalistes qu'il appartiendrait désormais aux "parlementaires écologistes de se mettre d'accord entre eux" au sujet du traité.

"Ils sont grands. Ils savent ce que le parti vote [...] et j'ose espérer qu'ils intégreront ce que le parti leur dit comme l'un des éléments de réflexion. Mais je suis prêt à considérer que ce n'est pas le seul", a-t-il ajouté.

Jean-Vincent Placé, le président du groupe EELV au Sénat, a souhaité pour sa part que les "parlementaires suivent la position du mouvement". "Je n'imagine pas que les parlementaires ne suivent pas l'avis du parti, ça n'a jamais existé", a-t-il souligné. Le mouvement écologiste compte 17 députés à l'Assemblée nationale et12 représentants au Sénat.

Dans une interview à I-Télé, Jean-Vincent Placé a par ailleurs exclu une démission du gouvernement des ministres écologistes, même si les parlementaires EELV votaient contre le traité budgétaire européen. Il a enfin rappelé que ce traité budgétaire européen était, selon "l'expression de Daniel Cohn-Bendit, le traité Merkozy", estimant qu'il n'était pas nécessaire qu'il soit "absolument solidaire avec le président [Hollande] pour voter le traité préparé par le précédent" chef de l'État.
 

FRANCE 24 avec dépêches