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Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé jeudi envisager une réforme du système de l'aide au retour, offerte notamment aux Roms. La veille, il s'était déplacé en Roumanie pour évoquer cette question avec les autorités locales.

Tout juste rentré de Roumanie, où il s’est rendu pour discuter de la question rom avec les autorités locales, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a annoncé jeudi réfléchir à une réforme du système de l’aide au retour, concédant qu'elle avait "un certain nombre d'effets pervers".

80 Roms délogés à Lyon

Environ 80 Roms ont été délogés jeudi du centre de Lyon et une partie devait partir à bord d'un vol de 200 Roms ayant accepté un retour vers la Roumanie, a indiqué à l'AFP sur place le préfet du Rhône, à la veille d'une visite à Lyon du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

"Cela se passe dans le calme. Une vingtaine décollent pour la Roumanie, tous les demandeurs d'asile sont relogés et nous recherchons une solution pour une dizaine d'adultes aux statuts divers", a détaillé à l'AFP le préfet Jean-François Carenco. Une famille avec quatre enfants dont un de quatre jours a été relogée bien que les parents ne soient pas des demandeurs d'asile.

La préfecture du Rhône a récusé tout lien avec la visite de M. Valls, insistant sur le fait que ce camp installé depuis deux mois place Carnot, devant la gare de Perrache, a été évacué à l'occasion du vol retour programmé.

"Nous allons travailler sur la question de l'aide au retour (...) Nous le ferons tranquillement", s’est contenté de déclarer le ministre de l'Intérieur devant les sénateurs, en réponse à une question sur sa politique envers les Roms. Mais il s’est refusé de donner plus de détails.

Cette aide financière au retour volontaire dans leur pays d'origine (300 euros par adulte et 100 euros par enfant mineur) concerne les étrangers répondant aux critères suivants : il faut avoir la nationalité d'un État membre de l'Union européenne, être présent sur le sol français depuis plus de trois mois et se trouver en situation - irrégulière ou non - de dénuement ou de grande précarité.

Ce dispositif est aujourd’hui contesté par de nombreuses ONG qui le trouvent inefficace et dispendieux pour la France. Ainsi, par exemple, Médecins du monde estime que la population rom en France, qui se compose de 15 à 20 000 personnes, est endémique car les expulsés reviennent systématiquement.

Pour Danut Dumitru, coordinateur du Fonds d'éducation pour les Roms (REF), un fonds opérant en Roumanie et soutenu par des gouvernements, des ONG, l'Union européenne et les Nations unies, cet argent sert uniquement à financer "les vacances". "C’est de l’argent perdu par le gouvernement", résume-t-il. Avant de préciser : "Au lieu d'une aide financière au retour pour les Roms sans effet, la France devrait soutenir des projets concrets d'insertion en Roumanie, par l’intermédiaire de son ambassade sur place".

France 24 avec dépêches