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L'Obama Express

Il y a quatre ans, Barack Obama quittait Chicago pour la Maison Blanche. Nos reporters ont pris le train qui relie Chicago à Washington et ont parcouru 1 230 km pour savoir ce que doivent faire les démocrates pour gagner le cœur des Américains.

Monter à bord du Capitol Limited, le train qui va de Chicago à Washington, est une façon de se mettre dans les pas de Barack Obama, élu de l'Illinois devenu locataire de la Maison Blanche, et un moyen de mesurer les défis qui attendent le président dans sa course à la réélection. Barack Obama devra tout d'abord motiver ses troupes pour retrouver l'essence de la campagne de 2008 : une élection américaine se gagne sur le terrain.

À Chicago, première étape de notre voyage, la machine est bien huilée : en plus du quartier général d'Obama, des dizaines de cellules démocrates jalonnent la ville. Au sein de chacune, des "Phone Bank" sont organisées : les militants consacrent plusieurs soirées par semaine à appeler un à un les électeurs, à les répertorier selon leur orientation politique et à les encourager à voter Obama. Ces sessions visent notamment les habitants des États-clés, comme l'Ohio ou la Pennsylvanie, où le vote va se jouer à quelques milliers de voix près.

L'Ohio, étape suivante sur notre route, est ainsi le centre d'une âpre bataille électorale. "Il s'agit d'aller frapper à toutes les portes, rue par rue, quartier par quartier", explique Ken Johnson, un responsable démocrate local. Le dispositif démocrate sur le terrain est impressionnant : les quartiers sont quadrillés, le vote de chacun est analysé, et, là où des voix peuvent être gagnées, le parti organise du porte-à-porte et des campagnes d'inscription des électeurs sur les listes électorales. "Si vous gagnez l'Ohio, vous pouvez gagner l'élection", explique une volontaire.

Mais le président fait face à un autre défi : le chômage. "C'est clairement la tactique principale des candidats de parler emploi, emploi, emploi", nous explique Steve Newman, directeur d'un "Job Center" à Cleveland. "Nous avons tellement souffert du chômage. La tendance est bonne aujourd'hui, mais cela va lentement", ajoute-t-il. Aucun président américain depuis Franklin Roosevelt n'a été réélu avec un taux de chômage supérieur à 7,4 %. Le chômage dépasse aujourd'hui les 8 % aux États-Unis.

Barack Obama devra enfin gagner des voix chez les indécis. Ils représentent 6 % de l'électorat. Ce sont eux, de facto, qui feront le président. "C'est difficile de choisir un candidat, parce qu'ils font toujours des promesses, il font espérer plein de choses, mais cela ne se réalise jamais", explique Dale Kiddleton, rencontré sur notre route vers Washington, résumant l'opinion de beaucoup d'indécis.

Pour gagner ces voix-là, Barack Obama multiplie les déplacements. Les 3 et 4 juillet, l'équipe de campagne a organisé une tournée du président-candidat dans l'Ohio et en Pennsylvanie. Cinq étapes en 48 heures. Toutes étaient situées sur la ligne du Capitol Limited. Quatre ans après l’élection d’Obama, la route qui mène de Chicago à Washington a encore son importance.