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L'avenir du constructeur du BlackBerry continue de s'assombrir

Rien ne va plus : le constructeur canadien des BlackBerry, Rim, a dévoilé une perte de 518 millions de dollars pour le premier trimestre, retardé la sortie de son prochain système d'exploitation et annoncé 5 000 suppressions de postes.

AFP - L'avenir du groupe canadien RIM, fabricant du téléphone multimédia BlackBerry, s'est encore assombri jeudi avec l'annonce de résultats nettement inférieurs aux attentes, d'au moins 5.000 suppressions d'emplois et du report du lancement de son nouveau système d'exploitation.

Research in Motion, dont l'action est au plus bas depuis 2003, a annoncé une perte de 518 millions de dollars pour le premier trimestre de son exercice décalé, plus élevée que prévu, en raison d'un fort recul des ventes et d'une charge exceptionnelle de 335 millions de dollars.

Le groupe avait déjà subi une perte de 125 millions de dollars au trimestre précédent, mais à titre de comparaison, il y a un an, RIM avait dégagé un bénéfice de 695 millions de dollars au premier trimestre.

Le chiffre d'affaires a chuté à 2,8 milliards, soit une baisse de 33% par rapport au quatrième trimestre et de 43% par rapport au trimestre correspondant il y a un an.

RIM a aussi a annoncé la suppression d'au moins 5.000 postes au cours des prochains mois et un nouveau retard dans le lancement de son nouveau système d'exploitation BB10, qui est repoussé au début 2013, alors qu'il était prévu d'ici la fin de l'année.

Du coup, le groupe va manquer les ventes de Noël aux Etats-Unis, période la plus faste de l'année pour les fabricants d'électronique, et risque encore de se faire damer le pion par Apple qui doit lancer vers la fin de l'année l'iPhone 5, basé sur la technologie à très haut débit LTE. Apple est déjà en position dominante sur le marché des "smartphones" en Amérique du Nord.

RIM à la croisée des chemins

Les suppressions d'emplois correspondent à un peu moins du tiers des effectifs de RIM, qui comptait 16.500 employés avant cette annonce.

L'action de RIM perdait 16% à la Bourse du Nasdaq à New York, à 7,71 USD, après ces résultats nettement inférieurs aux attentes du marché.

"Je ne suis pas satisfait de ces résultats et je vais continuer à travailler avec toutes les divisions de notre entreprise et le conseil d'administration pour mettre en oeuvre des changements significatifs, y compris un réalignement intelligent de nos ressources", a déclaré dans un communiqué le nouveau PDG du groupe Thorsten Heins.

"Notre priorité est le lancement fructueux de notre nouveau BlackBerry 10 (...). Je ne vais pas compromettre la qualité du produit en le lançant avant qu'il ne soit prêt", a fait valoir M. Heins.

Le groupe canadien poursuit par ailleurs la "révision stratégique" de ses opérations et cherche à tirer davantage profit de sa base de 78 millions d'abonnés à son téléphone multimédia.

RIM se trouve plus que jamais à la croisée des chemins après la publication de ces résultats. Evoquant ses perspectives, le groupe dit s'attendre à des temps difficiles au cours des prochains trimestres compte tenu d'un environnement très compétitif, et prévoit une érosion de ses parts de marché. Le groupe anticipe déjà une nouvelle perte d'exploitation au deuxième trimestre.

"Nous croyons que la direction de RIM devra vendre la compagnie", estimait jeudi, avant la publication des résultats, un analyste de Canaccord Genuity, Michael Walkley.