
Le controversé philosophe Roger Garaudy est décédé mercredi 13 juin à l'âge de 98 ans. Ancien cadre du Parti communiste et figure mondiale du négationnisme, il avait été condamné en 1998 pour contestation de crimes contre l'humanité.
AFP - Le philosophe Roger Garaudy, décédé mercredi à l'âge de 98 ans, a été le chef de file des intellectuels communistes jusqu'à son exclusion du PCF en 1970, avant de devenir directeur de l'Institut international pour le dialogue des cultures, puis une figure du négationnisme.
Auteur du livre "Les Mythes fondateurs de la politique israélienne" (1996), il avait été condamné en 1998 pour contestation de crimes contre l'humanité, après avoir provoqué une vive polémique en invoquant publiquement le soutien de l'abbé Pierre.
Né le 17 juillet 1913 à Marseille (Bouches-du-Rhône), fils d'un comptable, Roger Garaudy, agrégé de philosophie et docteur ès lettres, adhère en 1933 au PC. Arrêté en 1940, il est interné 30 mois dans un camp vichyste en Algérie. En 1945, il entre au comité central du parti, et en 1956 au bureau politique.
Elu député du Tarn, il siège aux deux Assemblées constituantes (1945-46) et à la première Assemblée nationale (1946-51). Battu en 1951, il représente le département de la Seine au Palais Bourbon (1956-58) puis au Sénat (1959-62).
Après avoir enseigné la philosophie à Albi, Alger, et à Paris (1958-59), Roger Garaudy devient maître de conférences à la faculté des lettres de Clermont-Ferrand (1962-65), puis professeur titulaire à Poitiers (1969-73).
Entre-temps, l'universitaire, directeur des Cahiers du communisme et du Centre d'études et de recherches marxistes (1960-70), est devenu l'enfant terrible du PC par ses prises de position contestataires. Il s'attire les foudres des dirigeants communistes avec la publication de ses livres "Le grand tournant du socialisme (1969) et "Toute la vérité" (1970).
Après avoir dénoncé la normalisation en Tchécoslovaquie et qualifié Georges Marchais de "fossoyeur du PC", il est exclu du parti en mai 1970.
Auteur de très nombreux ouvrages, M. Garaudy avait reçu le Prix des Deux Magots pour "Appel aux vivants" (1979), dans lequel il annonçait sa candidature à l'élection présidentielle de 1981, laquelle restera sans suite, faute d'avoir réuni 500 signatures.
Titulaire de la Croix de guerre 39-45 et de la Médaille de la Déportation, Roger Garaudy avait publié ses Mémoires, "Mon Tour du siècle en solidarité" (1989).