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Pas d'entente à l'ONU pour condamner l'expulsion des ONG

Les Nations unies n'ont pu trouver de terrain d'entente sur une déclaration commune, après l'expulsion d'une dizaine d'ONG exerçant au Soudan. Les États-Unis ont pourtant fait part de leur inquiétude sur la situation humanitaire au Darfour.

Reuters - Les Etats-Unis se sont émus vendredi de la situation humanitaire au Darfour après l'expulsion "irréfléchie" et "impitoyable" de treize ONG décidée par Khartoum, mais les Nations unies n'ont pu se mettre d'accord sur une déclaration commune.

  
"Les Etats-Unis sont très inquiets de la décision irréfléchie du gouvernement soudanais d'expulser des organisations internationales d'aide oeuvrant en faveur des ressortissants soudanais qui souffrent", a déclaré à la presse la nouvelle représentante permanente de Washington aux Nations unies, Susan Rice. "La situation humanitaire dans le pays est déjà extrêmement difficile et cette mesure impitoyable constitue une menace pour la vie d'innocents qui endurent de longues années de guerre et de violences", a ajouté la diplomate, pour qui des millions de civils sont en danger.

La décision soudanaise a été prise en réaction à l'inculpation du président Omar al Bachir par de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Khartoum accuse les ONG, parmi lesquelles Oxfam, Save the Children ou encore Médecins sans Frontières, d'avoir transmis des informations à la CPI et établi de faux rapports sur les violences au Darfour.

Susan Rice s'exprimait avant une réunion à huis clos du Conseil de sécurité consacrée à ces développements, à l'issue de laquelle aucune déclaration commune n'a été diffusée.

 
La France avait présenté un projet de déclaration, mais, selon l'ambassadeur britannique John Sawers, un des cinq membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) s'y est opposé.

 
Le diplomate britannique a implicitement désigné Pékin. "Une délégation, a-t-il dit, a insisté pour obtenir une allusion à la décision de la CPI, que nous considérions pour notre part non justifiée et non pertinente. Je pense que les Russes auraient pu donner leur accord à une déclaration raisonnable."

Pour l'ambassadeur du Soudan à l'Onu, Abdalmahmoud Abdalhaleem, l'expulsion des ONG est une "tempête dans un verre d'eau".