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Lors du premier Conseil des ministres, les membres du gouvernement Ayrault ont adopté un décret prévoyant une baisse de 30 % de leur salaire. Une mesure qui les place toutefois au troisième rang des ministres les mieux rémunérés en Europe.

Le premier Conseil des ministres du quinquennat de François Hollande, jeudi 17 mai, avait l’exemplarité à l’ordre du jour. Chacun des membres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault a dû signer une charte de déontologie. Puis ils ont adopté un décret prévoyant la réduction de 30 % de leur salaire et de 10 % des dotations des cabinets ministériels.

La rémunération des ministres est abaissée de 14 200 à 9 940 euros brut, selon le communiqué officiel publié par l’Élysée à l’issue du Conseil. Celui-ci précise que pour d’éventuels secrétaires d’État (il n’y en a aucun dans le gouvernement Ayrault), la rémunération serait abaissée de 13 490 à 9 443 euros brut.

Pour François Hollande et Jean-Marc Ayrault, la même mesure de réduction salariale sera incluse cet été dans le projet de loi de finances rectificatif qui sera soumis à l’Assemblée nationale nouvellement élue après les législatives de juin. Elle sera rétroactive à la date d’entrée en fonction des deux têtes de l’exécutif. François Hollande percevra un salaire de 14 910 euros brut par mois contre 21 300 euros que percevait l'ancien président Nicolas Sarkozy. Idem pour Jean-Marc Ayrault.

Disparités en Europe

Crise oblige, plusieurs pays européens ont commencé à baisser les salaires au sommet de l’État. Aucun n’a toutefois réduit de plus de 15 % les salaires des ministres. Aussi, la France fait-elle figure d’exception. Mais il faut cependant relativiser compte tenu du niveau des salaires perçus par les dirigeants français.

En 2009, en pleine tourmente financière, l’Irlande avait été la première à réduire de 15 % la rémunération de ses ministres. L’année suivante, le nouveau gouvernement britanique lui emboîte le pas et annonce la baisse de 5 % du salaire des ministres. Le salaire annuel de David Cameron s’élève aujourd’hui à 13 500 euros brut mensuel (contre 15 500 auparavant). En 2011, Le Portugal applique la même mesure alors que l'Italie réduit les émoluments de 10 %.

C’est en Espagne que les politiques semblent les plus mal lotis. Diminués de 15 % en 2010, comme ceux de tous les hauts fonctionnaires, les salaires des ministres espagnols ont été gelés par le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero. Son successeur, Mariano Rajoy, devrait percevoir cette année un salaire d'environ 6 500 euros. Ses ministres gagnent eux 5 748 euros brut mensuel.

L’exception allemande

En Europe, on distingue d’un côté des pays tels que la Finlande, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas et l’Italie, où la rémunération des ministres varie entre 5 000 et 9 000 euros, et de l’autre des pays tels que la Grande-Bretagne ou la Belgique où leur salaire est compris entre 13 000 et 16 500 euros brut.

L’Allemagne est le seul pays européen à effectuer la démarche inverse. Angela Merkel et son gouvernement viennent en effet de s'accorder une augmentation pour la première fois depuis 12 ans. Le salaire mensuel de la chancelière augmente ainsi de 930 euros, pour atteindre environ 17 016 euros brut. Les ministres recevront 750 euros de plus par mois, les secrétaires d'État, 580 euros, ce qui leur fait respectivement un salaire mensuel de 13 795 et 10 573 euros. Les gouvernants allemands gagnent donc désormais plus que leurs homologues Français.

Au niveau des institutions européennes, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, reçoit un salaire de 25 000 euros par mois. Outre-Atlantique, Barack Obama reçoit 24 000 dollars par mois (18 875 euros), soit près de 29 fois plus que le Chinois Hu Jintao, président de la deuxième économie mondiale.

À noter que dans le cadre du plan anticrise, l'Italien Mario Monti, président du Conseil et ministre de l’Économie, a purement et simplement renoncé à son appointement de 18 500 euros mensuel. Il reste cependant sénateur à vie et reçoit à ce titre 10 385 euros brut par mois. Un exemple suivi également en Grèce, où le Premier ministre et le président de la République ont eux aussi renoncé à leur salaire.

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