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Tony Parker : "J’ai gagné le respect"

L’international français des San Antonio Spurs, Tony Parker, vient d’entamer avec son équipe les play-offs de la saison NBA. Vainqueur de sa première confrontation face aux Utah Jazz, TP vise un nouveau titre avec la franchise texane.

Les play-offs de la ligue nord-américaine de basket (NBA) ont commencé samedi dernier avec Chicago et San Antonio, qui ont fini premiers ex-aequo de la saison régulière, écourtée par un "lock-out" [conflit social entre joueurs et propriétaires de clubs]. Un privilège que les Spurs de Tony Parker avaient déjà eu l'an passé mais dont ils n'avaient pas su tirer profit.

Opposée aux Utah Jazz lors de ce premier tour, San Antonio a remporté dimanche la première confrontation (106-91), bien aidée par Tony Parker, meilleur marqueur et meilleur passeur de la rencontre.

Il est vrai que les choses se présentent bien mieux que l'an dernier pour l’équipe de "TP". La deuxième attaque de la NBA est arrivée en play-offs après une série de dix victoires consécutives et avec des cadres reposés. Rien à voir avec la situation de l'an dernier : la franchise texane avait alors abordé ce stade de la compétition en ayant perdu 8 de ses 12 derniers matches de saison régulière et avaient vu Tim Duncan et Manu Ginobili se blesser au pire moment. De quoi partir confiant dans cette nouvelle campagne avec, en ligne de mire, un cinquième titre de champion NBA.

La ligue nord-américaine a justement organisé une conférence de presse téléphonique avec le champion français à laquelle FRANCE 24 a assisté. 

Comment vous-sentez vous après cette saison régulière ultra-concentrée (66 matches depuis Noël, soit quatre mois) ?

Tony Parker : Ce n’était pas une saison facile, mais je me sens bien. Le coach [Gregg Popovich, NDLR] a fait du très bon boulot pour gérer nos efforts, pour que l’on soit le plus frais possible pour ces play-offs. Nous sommes tous très motivés.

La désillusion de la saison passée est-elle encore présente dans vos esprits (élimination face à Memphis lors du 1er tour des play-offs) ?

Cette grosse déception nous procure beaucoup plus de motivation pour aller très loin cette saison. Tout le monde est à 100 %. Les play-offs sont les meilleurs moments de la saison. Le dernier titre des Spurs date de 2007, c’est très loin. On veut donc finir en beauté.

Avez-vous plus de pression après avoir fini premier de la saison régulière ?

Non, cela ne nous met pas de pression supplémentaire. La pression, à San Antonio, est omniprésente. Chaque année, il n’y a pas d’autre objectif que de gagner le titre. Je pense que nous sommes favoris cette saison, mais nous ne sommes pas seuls. Je pense que Miami, Chicago, Oklahoma City et les Lakers ont également leur chance, donc ce sera très difficile.

Vous semblez avoir pris une nouvelle dimension cette saison. Vous avez notamment plus de responsabilités...

J’ai beaucoup plus de responsabilités car Manu Ginobili et Tim Duncan vieillissent. Mais nous sommes une équipe basée sur le collectif, nous jouons à l’européenne. De toute manière, en play-offs, nous allons nous partager les responsabilités.

Mon expérience acquise avec l’équipe de France m’aide à gérer ces responsabilités. À ce propos, Gregg Popovich a été très content de mes performances en France et sous le maillot bleu. Il voulait que je joue comme avec l’ASVEL [Parker a évolué deux mois avec Villeurbanne durant le "lock-out", NDLR] et avec l’équipe de France. Ces deux expériences m’ont beaucoup aidé pour réaliser une telle saison.

À ce titre, vous avez été retenu par les journalistes américains et quelques illustres grands joueurs parmi les cinq joueurs encore en course pour le titre honorifique de "MVP" (meilleur joueur) de la saison.

C’est un grand honneur. En ayant grandi en France et en ayant rêvé depuis toujours de NBA, je n’aurais jamais imaginé que l’on parle de moi ainsi. Ça me fait extrêmement plaisir et cela me donne encore plus envie de progresser et de repousser mes limites, le but étant d’aller le plus loin possible avec les Spurs. C’est la première fois que je suis autant médiatisé. J’ai gagné le respect, mais cela ne vaudra rien si on ne va pas au bout.

Justement, comment jugez-vous votre équipe ? Jusqu’à présent vous réalisez un parcours fantastique...

Je savais que l’on avait une bonne équipe et que l’on ferait une bonne saison. Après, je ne pensais pas qu’on allait faire une aussi bonne saison. Mais nos jeunes ont bien progressé. Nous n’avons peut être jamais eu autant de talents que dans l’équipe actuelle, mais par rapport aux années où nous avons gagné le titre, nous avons une moins bonne défense. Et pour aller jusqu’au bout, il faudra bien défendre, c’est la clé. C’est en défense que tu gagnes le titre.