logo

La candidature d'Omar Souleimane à la présidentielle se précise

Alors que l'enregistrement des candidatures pour la présidentielle s'achève ce dimanche, l'ancien vice-président Omar Souleimane, figure de proue de l'ancien régime Moubarak, a débuté les démarches en vue d'une participation au scrutin.

REUTERS - Le général Omar Souleimane, chef des services de renseignement d'Hosni Moubarak pendant deux décennies, a entamé samedi les démarches en vue d'une éventuelle candidature pour la présidentielle égyptienne, qui pourrait rebattre les cartes du scrutin.

Ephémère vice-président pendant la "révolution du Nil", Omar Souleimane, 74 ans, est celui qui a annoncé le 11 février 2011, dans une brève déclaration télévisée, la démission d'Hosni Moubarak.

Il a expliqué son intention de se lancer dans la course en raison de la demande de ses concitoyens. L'enregistrement des candidatures s'achève dimanche.

Cet homme aussi puissant que discret, qui n'a pratiquement jamais accordé d'interview à la presse, a été pendant vingt ans l'homme de confiance de l'ancien "raïs" pour les négociations délicates, notamment avec Israël et les Palestiniens, et la lutte contre l'islamisme armé.

Homme de dossiers, Omar Souleimane est une des rares personnalités de l'ancien régime à ne pas avoir été inquiétée par la justice après la révolution, pendant laquelle il a réchappé à une mystérieuse tentative d'assassinat.

Vendredi, des centaines d'Egyptiens ont participé à une manifestation au Caire avec des banderoles l'appelant à "sauver l'Egypte" des islamistes.

Mais pour certains défenseurs de la "Révolution du Nil", cette candidature sent la contre-révolution.

"La jeunesse ne va pas laisser Oumar Souleimane devenir président. La révolution est encore vivante et nous retournerons place Tahrir s'il le faut", a dit Mohamed Fahmy, un
révolutionnaire socialiste, en évoquant la place symbole de la révolte égyptienne au Caire.

"Il (Souleimane) devrait être en prison", juge un autre militant pro-démocratie Naouara Negm.

Selon un membre du parti de la Liberté et de la Justice (FJP) lié à la confrérie des Frères musulmans, l'armée et des pro-Moubarak auraient affrété des cars pour acheminer des
milliers d'employés au Caire afin que Souleimane dispose des 30.000 signatures nécessaires.

"Il fait partie de l'ancien régime et il ne dirigerait le pays que sous l'angle sécuritaire", explique Medhat Hadad, du FJP. "Quel type de vision révolutionnaire peut avoir quelqu'un comme lui", s'interroge-t-il.

SOUTIEN DES GÉNÉRAUX ?

it
Le candidat salafiste Abou Ismaïl pourrait être écarté
La candidature d'Omar Souleimane à la présidentielle se précise

Après l'annonce surprise, cette semaine, de la candidature du Frère musulman Khairat al Chater, trois islamistes briguent le fauteuil présidentiel. Khairat al Chater et le salafiste
Hazem Salah Abou Ismaïl se sont fixés comme premier objectif l'application de la charia (loi islamique).

Samedi, la commission électorale égyptienne a indiqué qu'elle vérifierait la nationalité de la mère de Hazem Salah Abou Ismaïl, qui serait devenue américaine en octobre 2006. Si tel était le cas, le salafiste ne serait pas éligible.

Selon les analystes, l'ex-maître espion pourrait bénéficier du soutien des généraux au pouvoir et de certains Egyptiens inquiets pour la stabilité du pays.

Sa popularité reste cependant à démontrer dans une course présidentielle qui comprend déjà un certain nombre de candidats brocardés par les révolutionnaires comme appartenant à "l'ancien régime", comme le populaire ex-secrétaire général de la Ligue
arabe, Amr Moussa, où le dernier Premier ministre de Moubarak, l'ex-général Ahmed Chafik.

L'entourage de Souleimane a fait circuler vendredi un communiqué lors d'un rassemblement, où cet ancien proche de Moubarak clame son sens de la loyauté.

"Je suis touché par votre engagement", dit le communiqué adressé aux "citoyens d'Egypte". "L'appel que vous m'avez lancé est un ordre et je suis un soldat qui n'a jamais désobéi aux ordres."

"Votre appel et votre foi en ma capacité (à diriger le pays) est un honneur", ajoute-t-il.

L'authenticité de ce document n'a pas pu être immédiatement vérifiée. Le premier tour de l'élection présidentielle est prévu les 23 et 24 mai.