
Des familles bédouines syriennes sont escortées par un convoi du Croissant-Rouge en route vers Daraa, après avoir été évacuées de Soueïda, le 21 juillet 2025 à Busra al-Harir. © Malek Khattab, AP
"Une feuille de route claire". Le chef de la diplomatie syrienne a annoncé mardi 16 septembre un plan soutenu par Washington et Amman pour pacifier la province à majorité druze de Soueïda, dans le sud de la Syrie, théâtre de récentes violences meurtrières à caractère confessionnel.
"Le gouvernement syrien a élaboré une feuille de route claire" qui prévoit plusieurs étapes dont "la poursuite des responsables d'attaques contre des civils" en coordination avec l'ONU, "l'indemnisation des victimes" et "le lancement d'un processus de réconciliation interne", a déclaré Assaad al-Chaibani.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi, qui participait à la conférence de presse à ses côtés, comme l'émissaire américain Tom Barrack, a précisé qu'"un mécanisme conjoint syro-jordanien-américain" devait surveiller l'application du plan.
"Éclaircissement du sort des disparus"
La province de Soueïda avait été le théâtre d'affrontements meurtriers en juillet entre combattants druzes et bédouins sunnites, qui s'étaient étendus avec l'intervention des forces gouvernementales et de tribus venues d'autres régions. Les violences ont fait plus de 2 000 morts, dont 789 civils druzes "exécutés sommairement par balles par des membres des ministères de la Défense et de l'Intérieur", selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
De son côté, Tom Barrack a salué des "mesures historiques" prises par le gouvernement syrien, y voyant "un engagement à rassembler différentes cultures et religions sous une même nation". Il a ajouté que la Jordanie avait "joué un rôle essentiel pour rapprocher les parties", assurant que Washington ferait "de son mieux pour accompagner ce processus" qui "représente une étape majeure pour nous trois".
Assaad al-Chaibani a également indiqué que le plan comprenait "l'éclaircissement du sort des disparus et la libération des otages". L'OSDH a recensé 516 druzes enlevés dans la province de Soueïda, dont 103 femmes, depuis le début des violences le 14 juillet.
L'armée retire ses armes lourdes du sud
Par ailleurs, les forces syriennes ont retiré leurs armes lourdes du sud du pays, a indiqué à l'AFP un responsable du pouvoir syrien.
Israël réclame l'établissement d'une zone démilitarisée dans le sud de la Syrie voisine, et avait bombardé Damas en juillet, disant vouloir protéger la minorité druze dans cette région.
Selon le responsable militaire qui a requis l'anonymat, les forces syriennes "ont retiré leurs armes lourdes de tout le sud" de la Syrie lors d'une opération qui a commencé "il y a deux mois".
Un diplomate dans la capitale syrienne, qui a requis l'anonymat, a indiqué à l'AFP que le retrait des armes lourdes s'appliquait dans une zone allant de la frontière sud, avec Israël et la Jordanie, jusqu'à "dix kilomètres au sud de Damas".
Avec AFP