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Trêve à Gaza : le médiateur américain Kushner discute avec Netanyahu de la 2ème phase du plan Trump
Une délégation américaine emmenée par Jared Kushner, gendre de Donald Trump, a été reçue, lundi à Jérusalem, par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour évoquer la deuxième phase du plan Trump qui a débouché, le 10 octobre, sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Des civils et des professionnels de la santé procèdent à l'enterrement de Palestiniens dans un cimetière de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 novembre 2025 © Bashar TALEB / AFP

Le médiateur américain et influent gendre de Donald Trump, Jared Kushner, s'est entretenu, lundi 10 novembre, à Jérusalem, avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à propos de la deuxième phase du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Entré en vigueur le 10 octobre, le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a permis de réduire considérablement les violences à Gaza, de libérer des prisonniers palestiniens et presque tous les otages israéliens.

Benjamin Netanyahu et Jared Kushner ont discuté lundi "de la première phase, dans laquelle nous nous trouvons actuellement, visant à ramener nos otages restants ainsi que de l'avenir de la deuxième phase de ce plan, qui comprend le désarmement du Hamas, la démilitarisation de Gaza et la garantie que le Hamas n'aura plus jamais aucun rôle à jouer dans l'avenir" du territoire, a précisé le porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian.

Cette visite à Jérusalem, souligne la presse israélienne, intervient alors que l'administration Trump cherche à obtenir des accords sur les phases à venir du cessez-le-feu dans la foulée de la libération presque complète des otages.

Israël a rapatrié dimanche le corps de l'officier israélien Hadar Goldin, tué en 2014 lors d'une guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza et dont la dépouille a fait l'objet d'intenses tractations pendant des années.

Les quatre dépouilles d'otages encore retenues à Gaza appartiennent à trois Israéliens et un Thaïlandais, morts lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre.

Faire respecter les trêves à Gaza et au Liban d'une "poigne de fer"

Devant le Parlement, Benjamin Netanyahu a affirmé lundi qu'Israël ferait respecter d'une "poigne de fer" les cessez-le-feu en vigueur à Gaza et au Liban, où une guerre a opposé l'armée israélienne au Hezbollah, le mouvement pro-iranien allié du Hamas. 

Il a promis de "faire du mal" à "quiconque cherchera à nous nuire".

Trêve à Gaza : le médiateur américain Kushner discute avec Netanyahu de la 2ème phase du plan Trump
Un incendie ravage les zones boisées à la suite d'une frappe israélienne dans les environs du village de Qatrani, près de Jezzine, dans le sud du Liban, le 10 novembre 2025 © Rabih DAHER / AFP

Outre ces libérations et rapatriements, la trêve prévoit entre autres le désarmement du Hamas, auquel le mouvement islamiste s'oppose, le retrait des forces israéliennes de Gaza et la reconstruction du territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre.

L'accord de trêve, soutenu par de nombreux pays, prévoit aussi le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" dotée de soldats originaires de pays arabes et/ou musulmans dans le territoire palestinien.

Le président Trump a dit la semaine dernière s'attendre à son déploiement "très bientôt" à Gaza. Et son administration souhaite que le Conseil de sécurité de l'ONU donne un mandat jusqu'à fin 2027 à cette force, selon le projet de résolution consulté par l'AFP.

"Nous ne nous sentons toujours pas en sécurité"

D'après des sources diplomatiques, plusieurs pays ont déjà signalé être prêts à participer à cette force, notamment l'Indonésie, mais tiennent à un mandat du Conseil de sécurité pour déployer des troupes dans le territoire palestinien.

Les Émirats arabes unis ne rejoindront "probablement pas" la force de stabilisation sans un "cadre clair", a prévenu lundi le conseiller présidentiel Anwar Gargash, lors d'un forum à Abou Dhabi.

Pour Michael Milshtein, chercheur à l'université de Tel-Aviv, "Israël peut dire non" à la force internationale, "mais si Trump est convaincu que c'est une bonne idée, il y aura des troupes étrangères à Gaza".

Trêve à Gaza : le médiateur américain Kushner discute avec Netanyahu de la 2ème phase du plan Trump
Une Palestiniene prend dans ses bras un enfant devant des édifices détruits dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 9 novembre 2025 © Eyad Baba / AFP

"La situation reste très changeante, beaucoup de questions restent sans réponse, mais la deuxième phase du plan Trump peut être mise en œuvre, d'après ce que nous voyons aujourd'hui", estime pour sa part Mkhaimar Abusada, politologue à Gaza.

Sur le terrain, "nous ne nous sentons toujours pas en sécurité", confie à l'AFP Salma Abou Shawish, 40 ans, une habitante du camp de réfugiés d'Al-Bureij, dans le centre de Gaza, en évoquant des tirs ou frappes sporadiques.

Lundi, l'armée israélienne a affirmé avoir tué deux personnes qui s'étaient approchées de la "ligne jaune", qui délimite la zone au-delà de laquelle l'armée israélienne s'est retirée dans le cadre du cessez-le-feu.

"Nous essayons de protéger nos enfants des traumatismes psychologiques (...) Nous souhaitons seulement que ce cauchemar prenne fin et ne se reproduise jamais", ajouté Salma Abou Shawish.

Avec AFP