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Visas des journalistes aux États-Unis : une centaine de médias interpellent l'administration Trump
Une centaine de médias et organisations de presse, dont France Médias Monde, ont exhorté jeudi l'administration Trump à ne pas réduire la durée des visas accordés aux journalistes étrangers. Selon eux, une telle décision limiterait la quantité et la qualité de la couverture de l'actualité américaine.
Le président américain Donald Trump répond aux questions des journalistes alors qu'il quitte la Maison Blanche, le 11 septembre 2025, à Washington. © Win McNamee, Getty Images via AFP

Un "risque de rendre le monde moins informé". Une centaine de médias et organisations de presse internationaux, dont France Médias Monde, ont demandé jeudi 11 septembre à l'administration Trump de renoncer à raccourcir la durée des visas pour les journalistes étrangers aux États-Unis, estimant que cela "amoindrirait la quantité et la qualité de la couverture" de l'actualité américaine.

"Cela nuirait à la position mondiale de l'Amérique, au lieu de la renforcer", écrivent les signataires d'une lettre ouverte, dont la BBC (Grande-Bretagne), la ZDF (Allemagne), les agences Associated Press et Reuters ou les associations de défense de la presse RSF (Reporters sans frontières) et FIJ (Fédération internationale des journalistes).

Fin août, le gouvernement de Donald Trump a proposé de réduire la durée de séjour aux États-Unis des étudiants et journalistes étrangers, dans un contexte de renforcement des restrictions à l'immigration légale dans le pays.

Les journalistes étrangers seraient limités à des séjours de 240 jours, tout en pouvant solliciter des renouvellements pour des périodes identiques. Seuls les journalistes chinois seraient limités à 90 jours.

Jusqu'à présent, les États-Unis octroyaient aux journalistes des visas d'une durée allant jusqu'à cinq ans.

"Instabilité"

Cette réduction de la durée des visas "perturberait ce système qui a fait ses preuves, créerait de l'instabilité pour les correspondants et leur famille, et amoindrirait la quantité et la qualité de la couverture en provenance des États-Unis", font valoir les signataires de la lettre ouverte.

"En passant des années, et non des mois, sur le terrain, les journalistes acquièrent la connaissance approfondie, les contacts et l'immersion nécessaires pour expliquer l'Amérique aux publics du monde entier", développent-ils.

La réduction de durée envisagée "risque de rendre le monde moins informé sur l'actualité et les affaires courantes américaines. Les nations rivales et les puissants adversaires (du pays) s'empresseront de remplir ce vide avec des récits sur les États-Unis qui serviront leurs propres intérêts avant la vérité", prédisent les signataires.

Parmi eux, figurent des médias audiovisuels publics (France Télévisions, Radio France, l'Australien ABC...), des journaux nationaux (le Canadien The Globe and Mail, l'Irlandais The Irish Times...) ou encore l'Association des journaux coréens.

Avec AFP