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Présidentielle en Côte d’Ivoire : qui sont les cinq candidats en lice pour le scrutin d’octobre ?
Face à Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat, quatre opposants ont rejoint la course à la présidentielle du 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire : l’ex-première dame Simone Ehivet, deux anciens ministres de Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello et Henriette Lagou Adjoua, ainsi que l’homme d’affaires Jean-Louis Billon.
Une d'un journal ivoirien sur les cinq candidats à la présidentielle : le président Alassane Ouattara, l'ancienne première dame Simone Ehivet, le candidat indépendant Ahoua Don-Mello, la candidate de la coalition GP-PAIX Henriette Lagou Adjoua et l'homme d'affaires Jean-Louis Billon. © Issouf Sanogo, AFP

Ils étaient soixante aspirants candidats. Ils ne sont désormais plus que cinq. Le 8 septembre, le Conseil constitutionnel a dévoilé la liste des dossiers validés pour la présidentielle ivoirienne du 25 octobre, écartant définitivement les deux principaux candidats d’opposition, Tidjane Thiam pour le PDCI-RDA et Laurent Gbagbo pour le PPA-CI.

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Président de la Côte d’Ivoire depuis 2011, Alassane Ouattara est candidat à sa propre succession. Il brigue un quatrième mandat, rendu possible par la révision constitutionnelle de 2016, mais jugée illégale par ses opposants.

Face à lui, quatre candidats ont été autorisés à concourir : Ahoua Don Mello et Henriette Lagou Adjoua, deux anciens ministres de Laurent Gbagbo, Simone Ehivet, son ex-femme, ainsi que l’homme d’affaires Jean-Louis Billon. 

  • Alassane Ouattara, favori mais contesté

Il se pose en défenseur de la prospérité, de la paix et de la sécurité dans son pays. Alassane Ouattara, 83 ans dont quatorze à la tête de la Côte d'Ivoire, fait office de grand favori face à une opposition morcelée, privée de plusieurs de ses représentants.

Ses soutiens voient en lui une figure rassurante, symbole de la stabilité retrouvée du pays après deux décennies de troubles, ainsi qu’un bâtisseur qui a considérablement accru le développement et la modernisation de la Côte d’Ivoire. Mais son bilan souffre aussi de critiques récurrentes sur les inégalités persistantes dans le pays malgré la forte croissance ainsi que sur le plan de la gouvernance. Ses opposants l’accusent de verrouiller le jeu politique pour se maintenir au pouvoir.

Sa nouvelle candidature a également ravivé la polémique sur le nombre de mandats, limité, en théorie, à deux consécutifs. En 2020, Alassane Ouattara s’était présenté à la présidentielle pour la troisième fois, arguant que la réforme constitutionnelle de 2016 avait remis les compteurs à zéro. Une décision rejetée en bloc par l’opposition mais validée par le Conseil constitutionnel, qui l’a autorisé à concourir à nouveau en 2025.

  • Ahoua Don Mello, le "plan B" désormais en première ligne

Compagnon de longue date de Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello était considéré comme l’un des plus fidèles soutiens de l’ancien président ivoirien. Jusqu’à ce qu’il officialise, fin juillet, sa participation à la présidentielle, contre l’avis du parti, le PPA-CI, dont il était pourtant le vice-président. Une candidature de "précaution" avait-il alors expliqué, dans l’éventualité où Laurent Gbagbo, inéligible du fait d’une condamnation, ne parviendrait pas à concourir.

Démis de ses fonctions au sein du PPA-CI, Ahoua Don Mello concourt en indépendant. Cet ingénieur de formation compte néanmoins capitaliser sur l’électorat de gauche. Chantre du "panafricanisme", il milite pour la souveraineté nationale, s’oppose à ce qu’il décrit comme le néocolonialisme des multinationales occidentales, et prône un rapprochement politique avec les États de l’Alliance du Sahel (Mali, Burkina, Niger).

Proche du Kremlin et installé à Moscou depuis plusieurs années, il officie depuis 2021 en tant que Conseiller spécial du patronat russe chargé des investissements en Afrique. En 2023, il a été nommé vice-président de l’alliance internationale des Brics, chargé des projets stratégiques.

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Présidentielle en Côte d’Ivoire : qui sont les cinq candidats en lice pour le scrutin d’octobre ?
Le journal de l'Afrique. © Capture d'écran France 24
12:11
  • Simone Ehivet, l’ex-première dame, lancée dans la bataille

Conseillère de l’ombre de son ancien époux, le président Gbagbo durant la décennie 2000, Simone Ehivet compte désormais tracer sa propre route. Divorcée depuis 2023, l'ex-première dame concourt pour la première fois à la fonction suprême, à la tête de sa propre formation politique, le Mouvement des générations capables (MGC).

Figure charismatique et opposante historique à l’actuel régime, Simone Ehivet espère arriver en tête des oppositions au premier tour pour s’imposer comme seule alternative à un quatrième mandat du président Ouattara.

  • Henriette Lagou, candidate centriste pour la "paix et la réconciliation"

Autre visage féminin de cette course à la présidentielle, certes moins connu que Simone Ehivet, Henriette Lagou Adjoua peut néanmoins se targuer d’une solide expérience politique. Experte en gestion publique, elle a fait ses classes dans la haute administration ivoirienne avant de rejoindre le gouvernement de Laurent Gbagbo dans les années 2000 en tant que ministre de la Famille puis des Affaires sociales.

Elle concourt sous la bannière d’une coalition centriste, le Groupement des partenaires politiques pour la paix (GP-PAIX), axée sur la réconciliation nationale et la stabilité de la Côte d'Ivoire.

Il s’agit de sa deuxième campagne présidentielle. Candidate en 2015, elle avait été créditée de 0,89 % des voix.

  • Jean-Louis Billon, seule figure issue du PDCI

Homme politique réputé pragmatique, ambitieux et tenace, Jean-Louis Billon est également un homme d'affaires de premier plan, héritier et dirigeant d’un grand groupe industriel, producteur de caoutchouc, de sucre de canne et d’huile de palme.

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Présidentielle en Côte d’Ivoire : qui sont les cinq candidats en lice pour le scrutin d’octobre ?
Présidentielle en Côte d'Ivoire : Jean-Louis Billon dépose sa candidature © France 24
13:18

Ministre du Commerce sous Ouattara (2012-2017), Jean-Louis Billon avait ensuite rallié le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), dont il était devenu l’un des hauts cadres. En désaccord avec le président du parti Tidjane Thiam, il en avait claqué la porte en 2025 et officialisé sa candidature à la présidentielle, à la tête de son tout nouveau parti, le Congrès Démocratique (CODE).

Jean-Louis Billon est désormais le seul candidat issu de ce parti de centre-droit dans la course à la présidentielle, Tidjane Thiam ayant été mis définitivement hors-jeu par le Conseil constitutionnel.

L’homme d'affaires continue de revendiquer haut et fort l’étiquette PDCI espérant s’imposer comme seule candidature alternative aux yeux des électeurs. 

La direction du parti réfute, de son côté, tout soutien à la démarche de Jean-Louis Billon qu'elle considère comme un acte de dissidence.