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La presse internationale revient elle aussi ce matin sur le parcours de Mohamed Merah, le tueur présumé de Toulouse.

Un itinéraire sur lequel revient The New York Times, en expliquant que le profil du suspect est celui que les autorités craignent le plus, celui du fondamentaliste né et élevé dans le pays, «consumé par des doléances viscérales», et qui finit par s’identifier à Al Qaida tout en agissant seul.
Le journal cite l’analyse de l’ex-juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, qui évoque un jeune homme appartenant à une génération de terroriste qui passent à l’acte seuls, aidé par des sites djihadistes et leur propre colère. Un jeune homme qui vivait à la marge de la société française, à la voix calme, obsédé par le sort des Palestiniens, un petit délinquant qui se serait politisé en prison avant de se rendre au Pakistan et en Afghanistan, où il aurait été, plus tard, entraîné.

La presse étrangère se demande aussi ce matin si le tueur présumé a agi seul, ou s’il a pu bénéficier de complicités. La question est posée par El Pais, qui se demande si l’on est en présence d’un «loup solitaire» ou non. Le journal explique que le fait qu’il ait agi seul n’est pas incompatible avec la possibilité qu’il ait pu avoir des liens avec des groupes djihadistes, et des connexions internationales importantes - ce serait d’ailleurs une option sérieusement envisagée par les autorités françaises, d’après El Pais, qui évoque aussi soit un possible processus d’ «autoradicalisation», ou une dynamique générée par les cercles djihadistes, ou encore un phénomène de mimétisme engendré par certains rassemblements salafistes.

Beaucoup d’interrogations sur le parcours du tueur présumé, donc, mais aussi sur les répercussions de ses crimes sur la campagne présidentielle en cours. Les conséquences de cette irruption du terrorisme dans le débat politique sont évoquées notamment par The Guardian, pour qui la campagne, et notamment la campagne de Nicolas Sarkozy, vient d’être «transformée» par la triple tuerie qui vient de se produire. Mais va-t-elle mettre un terme à sa brutalité? se demande le journal, qui préfère ne pas faire de pronostics à ce sujet.
The Guardian explique que s’agissant de la campagne de Nicolas Sarkozy, deux scénarios sont désormais envisageables. S’il s’avère que le suspect était connu des services de police, il pourrait être confronté à la colère de l’opinion, choquée qu’il n’ait pas pu être arrêté avant de tuer pour la troisième fois. Mais le président sortant pourrait tout autant parvenir à redorer, par ces événements, une image sérieusement écornée par les derniers mois de son quinquennat, d’après le journal.

Du côté de The Independent, on penche justement plutôt en faveur d’un scénario qui pourrait s’avérer favorable pour la campagne de Nicolas Sarkozy. Le journal raconte que la nouvelle de la mise hors d’état de nuire du suspect va renforcer Nicolas Sarkozy, là où justement il aurait un avantage sur ses rivaux: sa crédibilité, évoquée par les sondages, en matière de crime, de sécurité et de terrorisme.
The Independent  relève toutefois une possible difficulté pour le candidat Sarkozy, celle de parvenir à expliquer comment un fondamentaliste a pu tuer 7 personnes avant d’être appréhendé par la police, et ce, «en dépit de sa rhétorique sur les dangers du multiculturalisme grandissant en France».

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