![Marine Le Pen exhorte les Français à donner un "carton rouge" à Sarkozy Marine Le Pen exhorte les Français à donner un "carton rouge" à Sarkozy](/data/posts/2022/07/17/1658038260_Marine-Le-Pen-exhorte-les-Francais-a-donner-un-carton-rouge-a-Sarkozy.jpg)
Lors d'un meeting à Lille, la candidate à la présidentielle du Front national (FN) a invité les Français à attribuer un "carton rouge" au chef de l'État sortant, qui incarne, à ses yeux, la "France morte" et "des puissants".
AFP - Marine Le Pen a exhorté dimanche les Français à donner un "carton rouge" à Nicolas Sarkozy, lors d'un meeting clôturant une convention présidentielle à Lille marquée par des attaques concentrées contre le chef de l'Etat.
Candidat "de la France morte" ou des "puissants", président de la "petite minorité" qui s'enrichit de la crise, chef d'Etat "communautariste", la patronne du FN a tenté de tenir l'image que Nicolas Sarkozy a cherché à donner à son entrée en campagne.
A commencer par le titre de candidat du peuple, l'"ultime marque de mépris d'une présidence ratée", a-t-elle lancé au début de son discours, après être entrée sur scène avec un large sourire et les bras grands ouverts.
Nicolas Sarkozy "croit-il autant à son impunité (...) que la France serait atteinte d'une sorte de syndrome de Stockholm et voterait encore pour son geôlier ?", a-t-elle demandé, devant 3.000 personnes selon le FN.
Cherchant visiblement une image qui pourrait marquer, Marine Le Pen a appelé le "peuple de France" à décerner "un carton rouge" au chef de l'Etat, brandissant elle-même un petit carton rouge, signe de ralliement utilisé à leur tour par ses sympathisants devant les caméras.
"Dehors ! Dehors ! Dehors !", ont alors scandé les frontistes, dans une ambiance électrique, un peu retombée par la suite.
A peu près au même moment, le chef de l'Etat proposait devant 10.000 personnes à Marseille une dose de proportionnelle "à la marge" aux législatives, une idée qui pourrait séduire des électeurs frontistes.
Sur I-Télé, Marine Le Pen a cherché à tourner en dérision ce clin d'oeil aux siens. "Encorrre des mots, toujourrrs des mots", a-t-elle chanté, roulant ostensiblement les r comme Dalida dans la chanson "Paroles, paroles".
La présidente du FN a aussi attaqué François Hollande, rangé comme Nicolas Sarkozy dans le camp des "candidats des banques et de la finance", ou de "la mondialisation la plus brutale et la plus aveugle".
Défendant longuement la nation contre cette "mondialisation mortifère", la présidente du parti d'extrême droite a aussi cherché à rassurer.
Ainsi, "la France, notre mère patrie, aime tous ses enfants, ses fils aînés et ses fils cadets, les Français de vieille souche (...) mais aussi ses fils plus récents" et issus de l'immigration, a-t-elle dit. "Parmi tous les fils de France il n'y a pas de différence", a-t-elle ajouté, alors qu'elle propose la suppression du droit du sol.
Et à tous ces Français, "à eux comme à tous les autres", Marine Le Pen a promis la "priorité nationale", c'est-à-dire une priorité sur les étrangers dans l'accès au logement ou à l'emploi, et des aides sociales réservées aux Français.
Parlant d'"unité nationale", elle a aussi appelé à "un nouveau Conseil national de la Résistance, indispensable à la nécessaire refondation que j'entends entamer demain". Une allusion au CNR qui intervient au lendemain d'une autre référence, beaucoup plus controversée, brandie par Jean-Marie Le Pen.
Lors d'un discours, en présence de sa fille, le président d'honneur du FN avait cité un poème de l'écrivain collaborationniste et antisémite Robert Brasillach, fusillé à la fin de la Seconde guerre mondiale pour "intelligence avec l'ennemi" allemand.
Marine Le Pen a pris la défense de son père, en estimant qu'il fallait savoir faire "la différence entre l'homme et l'oeuvre", et en renvoyant l'accusation sur Nicolas Sarkozy, qui utilise parfois l'oeuvre littéraire de Céline, un autre auteur aux écrits antisémites.
"Le livre sur ma table de chevet, ce sont +Les Fleurs du mal+ de Baudelaire et je ne suis pas une droguée syphilitique", a encore dit la candidate à la présidentielle.