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Les socialistes misent sur une victoire

L'enjeu est très important au Pays Basque, où le parti socialiste pourrait mettre un terme à 29 ans de gouvernement des nationalistes modérés. Pour la première fois, aucune liste indépendantiste radicale proche de l'ETA.

 Juan Jose Ibarretxe, président sortant de la région basque, semble détendu, mais seulement en apparence. Contesté jusque dans son propre camp, le candidat nationaliste est talonné dans les sondages par Patxi Lopez, un membre du Parti socialiste espagnol (PSOE) qui veut mettre fin aux vingt-neuf ans de règne des indépendantistes modérés. Cette année, les socialistes y croient. 

"J’ai confiance ! C’est le dernier jour avant le grand changement au Pays basque", confie Patxi Lopez, candidat PSOE à la présidence de la région du Pays basque espagnol.

Le score de Patxi Lopez sera un test pour le PSOE, en particulier pour Jose Luis Zapatero, dont le gouvernement est pris dans la tourmente de la crise économique. Mais ce test vaut aussi pour les conservateurs du Parti populaire, minés au niveau national par des affaires d’espionnage interne et de corruption.

"Au Pays basque, les gens votent d’abord en ayant en tête qu’ils veulent vivre en liberté, en finir avec le terrorisme et se défendre d’un nationalisme datant du XIXe siècle. Et les valeurs du Parti populaire n’ont rien à voir avec les quatre ou cinq personnes qui ont pu utiliser notre sigle pour s’enrichir", remarque Antonio Basagoiti, candidat PP à la présidence de la région.

Interdiction aux partis indépendantistes radicaux de se présenter

Interdits par la justice espagnole, les partis indépendantistes radicaux - comme Demokrazia 3 Millones (D3M), qui ne condamne pas la violence de l’ETA - sont les grands absents de ce scrutin. C’est la première fois, depuis le retour de la démocratie dans le pays, qu’ils ne peuvent se présenter. 

La pression monte dans leurs rangs, comme en témoigne Inaki Uribarri, ex-candidat D3M aux élections régionales basques : "Je suis le n°2 d’une liste dont la n°1 n’est pas ici devant vous, parce qu’elle a été emprisonnée il y a quinze jours, parce que, justement, elle était la tête de liste. Prétendre que nous allons disparaître est absurde. Nous avons notre travail et notre vie ici. On ne s’en ira pas."

L’ETA s’est exprimée, vendredi, dans un communiqué publié par le journal indépendantiste "Gara". L’organisation armée qualifie ces élections "d’antidémocratiques" et appelle à "voter nul".