De la base de Camp Lejeune, en Caroline du Nord, Barack Obama a dévoilé le calendrier de retrait des soldats américains d'Irak. Le chef de l'État a confirmé que la totalité des troupes aura quitté le pays d'ici la fin de 2011.
"Je suis venu aujourd'hui vous parler de la manière dont la guerre en Irak va prendre fin". C’est par ces mots que Barack Obama a entamé, devant les marines de la base de Camp Lejeune, en Caroline du Nord, un discours attendu sur le retrait américain d’Irak. D’ici 19 mois, le gros des troupes américaines aura ainsi quitté le sol irakien. Le président américain a annoncé que leur mission de combat sera officiellement terminée au 31 août 2010. Il a aussi confirmé que le retrait total interviendrait à la fin 2011, conformément au pacte de sécurité signé, fin 2008, entre l’administration Bush et le gouvernement irakien.
Durant la période de transition, les Etats-Unis maintiendront une force de 35 000 à 50 000 hommes, dont la mission sera triple : l’entraînement et l'équipement des forces irakiennes, la protection des personnels américains et la lutte contre le terrorisme. Le président américain, qui tient là un de ses engagements de campagne, s’est cependant octroyé trois mois supplémentaires par rapport aux 16 mois initialement évoqués.
"Ce plan est perçu ici comme une étape importante mais il fait des déçus, explique le correspondant de FRANCE 24 à Washington, Guillaume Meyer. La branche la plus à gauche du parti démocrate voudrait que cette force résiduelle soit moins importante, et que le retrait soit plus rapide."
Tournant diplomatique
Le plan de Barack Obama marque un véritable tournant dans une guerre qui dure à présent depuis six ans. Une nouvelle diplomatie, plus ouverte, semble voir le jour. "Les Etats-Unis vont poursuivre à l'avenir une politique de dialogue soutenu et fondé sur des principes avec tous les pays de la région, et cela inclut l'Iran et la Syrie", a ainsi déclaré Barack Obama, Téhéran et Damas étant pourtant les "bêtes noires des Etats-Unis".
Spécialiste des Etats-Unis à l’Institut d’études politiques de Paris, Alexandra de Hoop Scheffer déclare à FRANCE 24 qu’avec ce discours, "Barack Obama se détache très largement de l’administration Bush. Son appel à la diplomatie, poursuit-elle, s’inscrit dans une stratégie qui englobe à la fois le volet diplomatique et militaire."
Le président américain a également annoncé que le diplomate Christopher Hill, ancien négociateur pour la Corée du Nord, occupera le poste d’ambassadeur à Bagdad. Le porte-parole de la Maison Blanche a précisé que Barack Obama avait appelé le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, pour l’informer du plan de retrait et obtenir son accord "pour accueillir Christopher Hill en tant que nouvel ambassadeur américain en Irak".