Le laboratoire pharmaceutique Forest est poursuivi par le gouvernement américain pour prescription interdite d'antidépresseurs à des enfants. Forest aurait payé des pots-de-vins à des médecins pour assurer la prescription de leurs produits.
AFP - Le gouvernement américain a déposé plainte mercredi contre le laboratoire pharmaceutique Forest qui a selon lui mis en vente des anti-dépresseurs pour enfants, contre l'avis de l'autorité régulatrice, et a payé des pots-de-vins à des médecins pour les prescrire.
Selon le ministère américain de la Justice, la mise sur le marché de deux anti-dépresseurs, le Celexa et le Lexapro, à usage pédiatrique, a "causé des milliers de demandes de remboursements illicites" auxquelles le système de protection sociale a donné suite.
Il a précisé dans un communiqué qu'une étude avait montré que l'utilisation du Celexa pour les enfants "n'était pas plus efficace qu'un placebo" mais que "davantage de patients tentaient de se suicider ou avaient des pensées suicidaires sous Celexa que sous placebo".
La Food and Drug administration (FDA), qui autorise ou non la mise sur le marché des médicaments aux Etats-Unis, avait du coup émis un avis défavorable à son utilisation pour les enfants.
Cette étude ajoutée à d'autres avait même amené la FDA à exiger de Forest qu'il fasse figurer un avertissement clair sur les boîtes de Celexa et de Lexapro.
Mais, selon le ministère, Forest a "fait la promotion de l'usage pédiatrique de ces médicaments". Le laboratoire, par ailleurs, "a cherché à inciter les médecins à prescrire du Celexa et du Lexapro en les rémunérant par divers moyens", comme des sorties et dîners dispendieux ou de l'argent liquide, a ajouté le ministère.
Celui-ci s'est appuyé sur deux plaintes en dénonciation, déposées par des particuliers comme l'autorise la loi sur les fausses demandes de remboursement.
"S'il est établi qu'une personne a déposé ou fait qu'un tiers a déposé de fausses demandes de remboursement aux Etats-Unis, le gouvernement peut récupérer le triple en dommages, ainsi que entre 5.500 et 11.000 dollars pour chaque demande illicite", a-t-il précisé.
Les dénonciateurs dans ce cas seront payés entre 15 et 25% du montant récupéré.