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La croissance allemande atteint 3 % en 2011, mais cale au dernier trimestre

L'Allemagne reste la locomotive de l'Union européenne, avec une croissance de 3 %, qui lui a permis de baisser son déficit public à 1 % du PIB. Cependant, le dernier trimestre a été difficile, et les inégalités progressent.

AFP - La croissance économique de l'Allemagne a atteint 3% en 2011 mais a marqué le pas en fin d'année, le produit intérieur brut (PIB) reculant même de 0,25% environ au dernier trimestre, a annoncé mercredi l'Office fédéral des statistiques Destatis.

"L'essentiel de la croissance a eu lieu au premier semestre", a déclaré le président de Destatis Roderich Egeler, lors d'une conférence de presse à Wiesbaden (ouest). Sur les trois derniers mois de l'année, le PIB a même reculé d'environ 0,25%, selon une première estimation de ses services.

Sur l'année, l'Allemagne peut se targuer d'avoir été pour la deuxième fois de suite la locomotive de l'économie européenne, avec une croissance solide de 3% qui lui a permis de réduire son déficit public à 26,7 milliards d'euros, soit 1% du PIB.

Berlin respecte ainsi pour la première fois depuis 2008 l'un des critères de la discipline budgétaire européenne, un déficit public de moins de 3% du PIB. En 2010, il atteignait 4,3% du PIB.

Après une récession record en 2009 (-5,1%), l'économie allemande avait fortement crû en 2010 (+3,7%) et "était encore en rattrapage dans presque tous les secteurs" en 2011, a déclaré M. Egeler.

En particulier, la consommation a progressé de 1,5%, alors qu'elle était jusqu'ici le point faible de l'Allemagne. Le taux de chômage au plus bas (5,7% de la population active) et la croissance des revenus par salariés +2,2%, malgré des hausses d'impôts, y ont contribué.

L'investissement privé en biens d'équipement a augmenté de 8,3%, et la construction a connu un bond sans précédent depuis 17 ans.

Les exportations ont crû de 8,2% mais les importations ont également été vigoureuses, et la contribution du commerce extérieur à la croissance a donc été limitée.

L'Allemagne a crû en 2011 deux fois plus vite que la moyenne des pays de la zone euro et les Etats-Unis, et n'est doublée en Europe que par la Suède, la Pologne, la Finlande et les Etats baltes, selon Destatis.

La plupart des pays voisins n'ont toutefois pas encore publié leurs chiffres officiels.

La France table sur une croissance de 1,75%, et un déficit public inférieur à sa cible officielle de 5,7%. Le Royaume-Uni prévoit une croissance de 0,9% en 2011, et un déficit public de 8,4% pour l'année budgétaire 2011-2012 (qui s'achève en mars).

De l'avis des économistes, l'économie allemande devrait fortement ralentir en 2012, voire reculer en début d'année, en raison de la crise de confiance qui mine la zone euro et qui devrait l'atteindre. Le gouvernement table sur une croissance de 1%.

Le modèle économique de l'Allemagne, fondé sur une puissante industrie exportatrice, a permis un rebond vigoureux après une profonde récession en 2009 et une fonte du chômage, au prix d'un accroissement des inégalités.

La multiplication des emplois à temps partiel, couplé à une diète salariale généralisée ces dernières années ont empêché le taux des Allemands qui se situent sous le seuil de pauvreté de descendre en dessous de 14% où il stagne depuis plusieurs années, selon une étude récente.