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Rome adopte définitivement le plan d'austérité de Mario Monti

Le Sénat a adopté à une large majorité le plan anti-crise du Premier ministre Mario Monti, donnant ainsi le feu vert final à une cure d’austérité de 33 milliards d’euros visant à ramener le budget italien à l’équilibre en 2013.

REUTERS - Les sénateurs italiens ont entériné sans surprise jeudi le plan d’austérité préparé par Mario Monti chiffré à 33 milliards d’euros.

Adopté vendredi dernier à une très large majorité par les députés, le plan du président du Conseil italien, approuvé au Sénat par 257 voix contre 41, vise à assainir les finances publiques de la troisième économie de la zone euro et à relancer l’activité dans un pays menacé de récession prolongée.

Conjuguant hausse des impôts, baisse de la dépense publique, réforme des retraites et mesures de relance de l’activité, le plan Monti a pour objectif de ramener le budget à l’équilibre en 2013.

Dans son discours avant le vote du Sénat, le chef du « gouvernement de techniciens » en place depuis la mi-novembre a affirmé que cet ensemble de mesures permettrait à l’Italie de relever la tête.

« Cette assemblée va conclure aujourd’hui un travail rapide, responsable et complexe (...) sur un décret qui a été adopté dans une extrême urgence et qui permet à l’Italie de se tenir tête haute au moment où elle affronte une crise européenne très sérieuse », a dit Mario Monti.

Avec le vote des sénateurs, l’adoption du plan « Salvare L’Italia », présenté par décret-loi, est désormais définitive.

Large soutien

Dans les deux chambres, le gouvernement Monti a bénéficié du large soutien des formations politiques, seuls la Ligue du Nord et le mouvement Italie des Valeurs, de l’ancien procureur Antonio Di Pietro, s’y opposant.

Peuple de la liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi, l’ancien chef du gouvernement, s’est ému des augmentations d’impôt. Le Parti démocrate (centre gauche) s’inquiète pour sa part de la réforme des retraites.

Mais ces deux partis centraux de la classe politique italienne savent qu’ils ne pouvaient pas saboter le plan Monti sans risquer de provoquer un emballement de la crise de la dette italienne.

Nommé il y a cinq semaines avec la tâche de rétablir la cote de l’Italie auprès des marchés financiers et de ses partenaires européens, Mario Monti, dont la popularité est passée sous la barre des 50%, a annoncé qu’il allait à présent se concentrer sur le second fardeau de l’économie italienne, héritage d’une décennie sans croissance ou presque.

Depuis dix ans, le PIB italien n’a progressé en moyenne que de 0,4% par an. Au troisième trimestre, il a reculé de 0,2% et la Confindustria, principale confédération du patronat italien, s’attend à une contraction de 1,6% en 2012, quatre fois plus que les prévisions du gouvernement.