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Le sénateur américain John Kerry (photo) affirme que le mouvement radical palestinien lui a remis une lettre, dont le destinataire final est Barack Obama. Le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par Washington.

AFP - Un responsable du département d'Etat a confirmé vendredi que le sénateur américain John Kerry s'était vu remettre à Gaza une lettre du mouvement radical palestinien Hamas destinée au président américain Barack Obama.

"Je peux confirmer qu'elle provenait du Hamas et qu'elle était destinée au président Obama", a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat, alors que Fawzi Barhoum, le porte-parole à Gaza du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Washington, a démenti l'existence de cette lettre.

"Elle a été remise au sénateur Kerry qui l'a immédiatement remise au consulat des Etats-Unis à Jérusalem", a-t-il précisé. La Maison Blanche a été informée.

Le responsable du département d'Etat a précisé que le consulat américain examinait le contenu de la lettre, qui se trouvait au milieu d'une série de documents remis jeudi au sénateur Kerry par un responsable de l'ONU lors de sa visite sans précédent dans la bande de Gaza.

Mais quand on lui a demandé comment il savait qu'elle provenait bien du mouvement radical palestinien, il a reconnu ignorer le contenu de la missive. "C'est le sénateur (Kerry) qui a dit que ça venait du Hamas", a-t-il dit.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de M. Kerry, Frederick Jones, n'a pas confirmé que la lettre, sous enveloppe scellée adressée au "président des Etats-Unis", provenait bien du Hamas.

"A l'issue de la rencontre de M. Kerry avec la directrice de l'agence de l'ONU pour les réfugiés, l'UNRWA, celle-ci lui a remis une lettre adressée au président parmi d'autres documents", a-t-il indiqué.

M. Kerry "a appris par les medias qu'un responsable de l'ONU avait informé la presse que la lettre provenait du Hamas", a ajouté M. Jones.

"Le sénateur Kerry a remis la lettre au consul général à Jérusalem ce matin pour qu'elle soit gérée par les canaux appropriés", a-t-il conclu.

A Gaza, le porte-parole du mouvement islamiste palestinien a démenti "avoir remis une quelconque lettre à John Kerry". "Cela dit, nous sommes disposés à nouer des relations avec toute partie prête à soutenir les droits du peuple palestinien", a précisé à l'AFP Fawzi Barhoum.

C'est Chris Gunness, porte-parole de l'UNRWA, qui avait le premier révélé l'existence de cette lettre. "Une lettre adressée à Obama a été laissée à l'entrée de nos bureaux à Gaza et on croit savoir qu'elle est du Hamas", avait-il dit à l'AFP.

M. Kerry, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, n'a rencontré aucun représentant du Hamas lors de sa visite, soulignant qu'elle ne traduisait pas un quelconque changement de la politique américaine à l'égard du mouvement islamiste.

M. Obama a annoncé son intention de rompre avec la politique de son prédécesseur George W. Bush en dialoguant avec les ennemis des Etats-unis, mais il est resté inflexible jusqu'ici sur le Hamas.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, dont le Hamas conteste la légitimité, a été l'un des premiers dirigeants étrangers que le nouveau président américain a contactés dès son arrivée à la Maison Blanche, le 21 janvier.

Le lendemain, il a justifié la récente offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza, affirmant que le Hamas devait "reconnaître le droit d'Israël à l'existence, renoncer à la violence et respecter les accords passés".

"Soyons clairs: l'Amérique est résolue à défendre la sécurité d'Israël et nous soutiendrons toujours le droit d'Israël à se défendre contre des menaces légitimes", avait-il indiqué.