
Au moins sept personnes ont été tuées dans un attentat-suicide dimanche dans la ville de Baghlan, dans le nord de l'Afghanistan. Le kamikaze a déclenché ses explosifs à la sortie d'une mosquée, à l'issue de la prière de l'Aïd al-Adha.
AFP - Au moins sept personnes, dont un policier, ont été tuées dimanche, jour de l'Aïd el-Adha, dans un attentat suicide près d'une mosquée de la ville de Baghlan, dans le nord de l'Afghanistan, selon la police locale et le ministère afghan de l'Intérieur.
Un kamikaze à pied a déclenché les explosifs qu'il portait sur lui près des fidèles sortant d'une mosquée à l'issue de la prière de l'Aïd al-Adha (fête du sacrifice), la principale fête de l'islam, a expliqué le chef de la police pour la province de Baghlan, Asadullah Shirzad.
"Sept personnes ont été tuées et 17 blessées dans un attentat suicide (...) dans la province de Baghlan après la prière d'Aïd el-Adha", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
"Le second kamikaze a été blessé par balle avant de pouvoir déclencher ses explosifs et arrêté par les forces afghanes de sécurité", a ajouté le ministère.
Le porte-parole du ministère, Siddiq Siddiqi, a de son côté indiqué à l'AFP qu'un policier figurait parmi les sept morts.
Asadullah Shirzad a de son côté déclaré à l'AFP: "le bilan final dont nous disposons est de sept morts, dont un policier, et 18 blessés, dont trois policiers et deux enfants".
Le chef du district de la ville de Baghlan a de son côté recensé "huit morts -- deux chefs de milices et six civils -- et 18 civils blessés". M. Shirzad a indiqué de son côté ne pas être informé de la mort de ces deux chefs de milice.
Selon un médecin de l'hôpital de Baghlan, le Dr Khalil Narmgoy", "18 civils blessés ont été amenés à l'hôpital".
"Les premières constatations montrent que les kamikazes étaient des insurgés talibans", a affirmé le ministère de l'Intérieur dans son communiqué. Aucun des porte-parole habituels des talibans n'était joignable dimanche.
Les attentats suicide sont l'une des armes favorites des talibans qui combattent le gouvernement afghan et ses alliés de l'Otan depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir fin 2001, par une coalition menée par les Etats-Unis.
Vendredi, dans un message publié à l'occasion de l'Aïd al-Adha, le chef suprême des talibans, le mollah Mohammad Omar, avait, comme il l'avait déjà fait antérieurement, appelé ses combattants à éviter de tuer des civils en Afghanistan.
Les civils sont de loin les principales victimes des dix ans de conflit dans le pays et selon l'ONU, plus de trois quarts des victimes civiles sont imputables aux insurgés, particulièrement à leurs bombes artisanales et attentats suicide.
Le nombre d'attentats suicide a augmenté de 50% en un an, selon l'ONU qui en dénombre en moyenne trois chaque mois depuis le début de l'année, alors que l'insurrection des talibans ne cesse de s'intensifier et de s'étendre hors de ses habituels bastions du sud et de l'est du pays.
En novembre 2007, la province de Baghlan avait été le théâtre d'un des attentats suicide les plus meurtriers du conflit: 79 personnes, en grande majorité des écoliers rassemblés pour saluer une délégation gouvernementale venue visiter une usine à Pul-i-Khumri, avaient été tuées par un kamikaze.
Les talibans avaient nié toute responsabilité, ce qui est souvent le cas lorsque les victimes sont essentiellement civiles.