En proie à une crise sociale contre la vie chère depuis près d'un mois, Mayotte a été mardi le théâtre de violences entre jeunes et gendarmes dans le nord. La veille, une négociation entre le médiateur et l'intersyndicale s'était soldée par un échec.
AFP - Des heurts violents ont opposé durant toute la matinée de mardi des jeunes aux gendarmes mobiles à Dzoumogné, au nord de l'île de Mayotte, en proie à une crise sociale, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dès 7 heures du matin , des dizaines de jeunes de cette localité ont bloqué la circulation par des barrages érigés avec des troncs d'arbres, participant à leur manière à la grève générale contre la vie chère en cours à Mayotte depuis près d'un mois.
Ils ont ensuite attaqué à coup de galets, de barres de fer et de cocktails molotov les gendarmes mobiles venus lever ces barrages.
Ces derniers, au nombre d'environ 150, ont riposté à plusieurs reprises avec des gaz lacrymogènes pour se dégager.
Dzoumogné a vécu pendant près de six heures un véritable état de siège.
A leur départ de Dzoumogné vers 13H00 (soit 12H00 à Paris) pour Mamoudzou , la capitale, en passant par la localité portuaire de Longoni, les colonnes de véhicules des gendarmes mobiles ont dû effectuer plusieurs arrêts en attendant qu'un bulldozer dégage les troncs d'arbres parsemés le long des axes routiers.
Par ailleurs, la rencontre entre le médiateur, Stanislas Martin, et les leaders syndicaux s'est bien ouverte mardi matin, après le départ de l'intersyndicale la veille lors de la première réunion avec l'émissaire tout juste arrivé de métropole.
Rien n'avait filtré à 15H00 locales de cette entrevue, les syndicalistes devant rendre compte d'abord à leur base au cours d'une assemblée générale en fin d'après-midi.
Le médiateur poursuivait tout le long de la journée des discussions avec des chefs d'entreprises de la grande distribution et du bâtiment, ainsi qu'avec le président du conseil général, Daniel Zaidani.