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Le CNT souhaite une enquête sur les circonstances de la mort de Kadhafi

Face à la polémique, le Conseil national de transition a décidé d'ouvrir une enquête sur les circonstances de la mort de Mouammar Kadhafi. Autre dossier embarrassant : HRW affirme que 53 partisans de l'ex-Guide ont été exécutés à Syrte.

Trois jours après la mort de Mouammar Kadhafi, le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a annoncé ce lundi la formation d'une commission d'enquête sur les circonstances controversées du décès de l'ancien Guide libyen. Enquête que réclament plusieurs organisations internationales, dont l'ONU, ainsi que la veuve de Mouammar Kadhafi."Pour répondre aux requêtes internationales, nous avons commencé à mettre en place une commission chargée d'enquêter sur les circonstances de la mort de Mouammar Kadhafi dans l'accrochage avec son entourage au moment de sa capture", a déclaré Moustapha Abdeljalil.

Si les nouvelles autorités libyennes ont proclamé la libération totale de la Libye, elles se trouvent néanmoins dans une position inconfortable depuis la mort de l’ancien dictateur. Le CNT affirme en effet que Mouammar Kadhafi a été tué d'une balle dans la tête lors d'un échange de tirs. Mais des témoignages et les vidéos tournées au moment de son arrestation évoquent d'autres hypothèses, notamment celle d'une exécution sommaire.

Le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, a estimé dimanche que la "réputation" des nouvelles autorités libyennes avait été "un peu ternie" par la mort de l'ex-dirigeant. "Ce n'est pas une façon de procéder, ce n'est pas la façon dont nous aurions aimé que cela se passe", a-t-il insisté.

Bien qu’elle ait confirmé la mort par balles, l’autopsie réalisée sur la dépouille de Kadhafi, exposée au public jusqu’à ce lundi, n’a pas encore permis de faire la lumière sur les circonstances de sa mort. Le médecin qui a pratiqué dimanche matin l'autopsie, le docteur Othman El-Zentani, chef du service national de médecine légale, a déclaré que Mouammar Kadhafi avait été "tué par balles" mais s'est refusé à donner plus d'informations, précisant que son rapport n'était "pas fini".

Mais la mort du colonel n’est pas le seul dossier qui embarrasse le CNT. L'organisation Human Rights Watch (HRW) affirme que 53 personnes, a priori des partisans de Mouammar Kadhafi, ont probablement été exécutées sommairement dans un hôtel de Syrte, dernier bastion loyaliste à être tombé jeudi en Libye. Et demande au CNT de "mener immédiatement une enquête transparente sur ce qui ressemble à une exécution de masse" et "de présenter les responsables devant la justice". Selon l’ONG, "certains avaient les mains ligotées derrière le dos quand ils ont été tués". Des combattants anti-Kadhafi originaires de Misrata tenaient ce secteur depuis début octobre, selon des témoins interrogés par HRW.

Ces nouveaux soupçons viennent s’ajouter à d’autres exactions commises par les combattants du nouveau régime, notamment des actes de tortures dans les prisons contre des détenus soupçonnés de loyauté envers l'ancien Guide libyen, comme l'a dénoncé Amnesty international dans un rapport rendu public mi-octobre.