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Une nouvelle génération de sans-abri victime de la crise en Grèce

La crise économique frappe durement les Grecs, au point de les jeter dans la rue. Nos envoyés spéciaux, Matthieu Mabin, Alexandra Renard et Clovis Casali, sont allés à la rencontre de ceux qui ont tout perdu.

Nombreux sont ceux que la crise économique a durement frappé, au point de se retrouver non seulement sans emploi, mais aussi sans abri. Pour la première fois, la classe moyenne ne parvient plus à joindre les deux bouts et de plus en plus de Grecs se retrouve au chômage, à dormir dans leurs voitures ou même dans la rue.

Certains d’entre eux ont la chance d’être accueillis dans des centres d’aide comme celui de Klimaka. On y propose gratuitement toutes sortes de services en échange d’acte de solidarité. En y entrant, on pourrait pensait qu’il s’agit d’une auberge de jeunesse, mais il n’en est rien, il s’agit de l’un des rares centres pour sans-abri en Grèce. Entièrement financé par des dons, notamment des églises, le centre est plus que jamais sollicité. Des personnes qui ont toujours eu un emploi se retrouve aujourd’hui à y chercher refuge, nourriture et soins.

"Nous recevons des personnes en bonne santé, qui par le passé avait un emploi et qui dorment aujourd’hui dans la rue", témoigne Efi Stamatoyiannopoulou, une infirmière du centre. Des familles entières se rendent au centre en quête de vivres et autres produits de première nécessité. En un mois, Klimaka a accueilli 20% de sans-abri de plus, issus pour la plupart de la classe moyenne.

La dépression gagne du terrain

Lambros, l’un des rares logé au centre était employé en bâtiment, au chômage depuis février. Il a dormi dans sa voiture pendant six mois avant de trouver refuge à Klimaka. "Je ne peux pas me plaindre, reconnaît-il. Il s’occupe bien de moi." Dans le même temps, Lambros fait part de sa honte : “Je ne veux pas que ma famille sache où je me trouve maintenant".

Les victimes de la crise y trouvent surtout une oreille attentive. Selon les infirmières du centre, le soutien psychologique est leur activité principale. En effet, beaucoup souffrent de dépression en raison des conséquences de la crise qui, en quelques mois, leur a tout fait perdre, emploi, logement… 54 % des Grecs disent se sentir souvent déprimés.

Hautement qualifié, Georges pousse la porte du centre en quête d’aide. Il a travaillé durant 20 ans à la radio publique, il est aujourd’hui sous antidépresseurs. "À mon âge, c’est difficile de retrouver un emploi où que ce soit", déplore-t-il.

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