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La juge des tutelles se prononcera le 17 octobre sur le cas de Liliane Bettencourt

La juge des tutelles de Courbevoie, qui examinait à huis clos mardi le cas de Liliane Bettencourt, a mis sa décision en délibéré au 17 octobre. La fille de la milliardaire souhaite que sa mère soit mise sous tutelle en raison de sa maladie cérébrale.

REUTERS - Un juge des Hauts-de-Seine a examiné mardi l'éventuel placement sous tutelle de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, au centre d'un imbroglio judiciaire et familial sur fond de lourds enjeux économiques.

L'audience s'est déroulée à huis clos et la décision a été mise en délibéré au 17 octobre.

Le ton a monté avant cette audience entre la milliardaire de 88 ans, qui reste actionnaire principale du géant des cosmétiques, et sa fille Françoise Meyers, qui demande cette mise sous tutelle.

Liliane Bettencourt, qui est selon sa fille manipulée par son entourage, lui a promis une "guerre nucléaire".

Françoise Meyers a répliqué mardi par l'intermédiaire de son avocate, Béatrice Weiss-Gout.

"Nous ne sommes pas intimidés par les menaces de guerre nucléaire. Nous sommes en colère pour tout ce temps perdu sur la maladie, et pour la famille", dit-elle dans un communiqué.

"Contrairement à ce qu'on lui fait croire, l'entourage de Liliane Bettencourt ne combat pas pour sa liberté, il la lui a déjà prise", ajoute-t-elle.

Françoise Meyers entend s'appuyer sur deux expertises judiciaires, un certificat médical et deux auditions devant la juge des tutelles qui établiraient à ses yeux la maladie neurologique de l'héritière et sa vulnérabilité.

Me Jean-René Farthouat, avocat de Liliane Bettencourt, entend cependant demander l'annulation d'une des expertises en contestant les conditions de sa réalisation, affirme RTL.

L'expertise en question, citée par la radio, conclut que Liliane Bettencourt est dans un état de "vulnérabilité" et de "suggestibilité".

Gouvernance

L'éventuelle tutelle risque de jouer sur la gouvernance du géant mondial des cosmétiques, puisque Liliane Bettencourt exerce les droits de vote liés aux 30% de parts de L'Oréal détenus par sa fille Françoise Meyers en nue-propriété.

Françoise Meyers a relancé les hostilités au printemps dernier en demandant à nouveau la mise sous tutelle de sa mère malgré un accord passé fin 2010 qui mettait fin à une première phase du conflit commencée en 2007.

Un nouveau venu, l'avocat Pascal Wilhelm a obtenu alors dans le cadre de l'accord un "mandat de protection future" le désignant par avance comme le gestionnaire des affaires de la milliardaire en cas d'incapacité.

C'est cet homme que Françoise Meyers met en cause en demandant la révocation de son mandat, car elle le soupçonne d'avoir poussé sa mère à investir 143 millions d'euros dans la société de jeux en ligne de l'homme d'affaires Stéphane Courbit, dont l'avocat serait proche.

L'annulation de cet investissement a été annoncé et Me Wilhelm s'est sorti sans dommages d'une enquête déontologique du barreau, mais le litige familial persiste.

Sur le plan pénal, le parquet de Bordeaux a rouvert la semaine dernière des poursuites pour abus de faiblesse portant sur la période 2006-2011. Une information judiciaire conduite à Bordeaux tente de déterminer si les allégations de financement politique illégal et de versements d'espèces par les Bettencourt à des personnalités, dont Nicolas Sarkozy, sont ou non exactes.