![Tristane Banon déterminée à poursuivre son combat judiciaire contre DSK Tristane Banon déterminée à poursuivre son combat judiciaire contre DSK](/data/posts/2022/07/16/1657983161_Tristane-Banon-determinee-a-poursuivre-son-combat-judiciaire-contre-DSK.jpg)
Interviewée sur Canal +, Tristane Banon, qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'avoir tenté de la violer, a fait savoir qu'elle se porterait partie civile si le parquet de Paris classait sa plainte sans suite.
AFP - Tristane Banon, qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'avoir tenté de la violer, l'a prévenu lundi qu'elle poursuivrait son combat judiciaire même si le parquet de Paris classait l'enquête en cours.
La jeune femme a accordé sa première interview télévisée à Canal+ au lendemain de celle de DSK à TF1, où l'ancien favori de la présidentielle a nié devant 13 millions de téléspectateurs toute tentative de viol, "une version imaginaire, une version calomnieuse", selon lui, de leur rencontre en février 2003 dans un appartement parisien.
"Pourquoi on ne nous croit jamais? Qu'est ce que j'ai à gagner à tout çà? Pourquoi j'en voudrais à M. Dominique Strauss-Kahn ?", a rétorqué Tristane Banon, 32 ans.
"Je voudrais qu'on m'explique pourquoi dans ce pays, que ce soit quand on porte plainte contre Dominique Strauss-Kahn, ou contre le copain de ses parents, le doute profite à l'accusé et pas à la victime" d'un viol, s'est interrogée la jeune femme qui a répété son appel à manifester samedi près du palais de Justice de Paris.
"Quand on accepte de faire enfin cette démarche de porter plainte, ce n'est pas normal qu'on vous crache dessus comme ça, ce n'est pas normal qu'on offre le JT vingt minutes, comme une rock star", à quelqu'un qui est "encore sous le coup de deux procédures dans deux pays", a regretté Tristane Banon.
Outre l'enquête préliminaire française, DSK est encore sous le coup d'une procédure civile aux Etats-Unis, intentée par Nafissatou Diallo qui lui réclame des dommages et intérêts. La justice américaine a abandonné les poursuites pénales, jugeant insuffisamment crédible la femme de chambre qui l'accuse de l'avoir violée au Sofitel en mai.
Après avoir entendu une vingtaine de personnes, dont Tristane Banon et DSK, la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire parisienne, doit prochainement remettre son rapport au parquet de Paris.
Selon une source proche de l'enquête, DSK a concédé lors de son audition avoir fait "des avances" à la jeune femme, mais a réfuté toute violence.
Le parquet a plusieurs solutions: ouvrir une information judiciaire ou estimer que les faits relèvent d'une agression sexuelle, un délit qui serait alors prescrit, ou bien encore classer l'affaire sans suite.
Cette décision pourrait ne pas être prise avant "des semaines", a-t-on indiqué de source judiciaire.
Mais même en cas de classement, le combat judiciaire ne serait pas terminé pour Dominique Strauss-Kahn. Tristane Banon a en effet prévenu que dans ce cas elle déposerait une autre plainte, cette fois en se constituant "partie civile", ce qui entraînerait automatiquement la désignation d'un juge d'instruction.
"Il n'est pas si vide que ça le dossier. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas que parole contre parole", a expliqué Tristane Banon.
"On a quand même au moins une certitude: il a menti plusieurs fois et aux Etats-Unis et dans mon cas", poursuit Mlle Banon qui a répété sa version de la rencontre de 2003: "Très vite, on s'est battu, cela a mal tourné et si je n'avais pas eu beaucoup de chance cela aurait fini par un viol".
Elle a de nouveau justifié les huit années écoulées entre les faits allégués et sa plainte: "Tout le monde m'a conseillé de ne pas porter plainte, pas seulement ma mère", la vice-présidente PS du conseil régional de Haute-Normandie, Anne Mansouret.
Malgré les conseils de son avocat David Koubbi, "je m'en sentais complètement incapable". "J'ai peur du pouvoir à juste titre, je reçois tous les jours des mails de femmes qui me disent: on m'a violée et on ne m'a jamais crue, alors imaginez, Dominique Strauss-Kahn..."