L'action de Yahoo! a bondi de 13% à Wall Street, peu après l'annonce de la démission de Jerry Yang du poste de PDG du groupe. Son successeur devra avant tout redonner confiance aux investisseurs dans la marque Yahoo!.
Jerry Yang annonce qu’il quitte le poste de PDG de Yahoo! et le cours du géant de l’Internet enregistre un bond de 13% à Wall Street. "La décision de se séparer de lui est avant tout un signal lancé aux investisseurs qui avaient perdu confiance en Yahoo!", explique Andrew Frank, analyste chez Gartner Research et spécialiste de Yahoo!.
Le départ du cofondateur du groupe près de trois ans après son intronisation en tant que PDG n’est pas une surprise. "La situation économique actuelle pousse les grands groupes à réfléchir à des renouvellements des cadres dirigeants comme autant d’électrochocs et Yahoo! connaissait une perte de valeur plus importante que d’autres", précise Andrew Frank. Deux échecs, le rachat raté par Microsoft cet été et l’abandon du partenariat publicitaire avec Google, sont associés au nom de Jerry Yang.
"Un rachat est très plausible"
Mais ce changement n’est qu’un moyen, pas une fin pour Yahoo!. "Les marchés ne se demandent pas si c’est une bonne chose ou pas, le fait de savoir que le groupe est sérieux dans son désir de s’occuper des problèmes leur suffit", continue Andrew Frank. La société doit maintenant s’occuper de construire l’après-Yang.
"Sa démission ne signifie pas que l’entreprise va redevenir formidable comme par magie", prévient Martin Pyykkonen, analyste chez Global Crown Capital. Le grand retour des tractations sur une éventuelle fusion est dorénavant attendu. "Ce n’est pas inévitable, mais avec des poids-lourds comme Microsoft, AOL et d’autres géants des médias, un rachat est très plausible", reconnaît Andrew Frank.
Trouver la perle rare
Reste aussi un certain éparpillement des technologies que Yahoo! a acquis au fil du temps. Entre le portail, qui draine encore la plus forte audience sur Internet, et des services comme Flickr, il y aurait "des synergies à recréer", selon ces deux analystes.
Des travaux d’Hercule du Web auxquels va devoir s’atteler le successeur de Jerry Yang. Un chasseur de têtes, Heidrick & Struggles, spécialiste du secteur, a été désigné pour trouver la perle rare. Quelques heures seulement après l’annonce, des noms commencent déjà à circuler, parmi lesquels Meg Whitman, ex-présidente d'eBay ou Jon Miller, ancien PDG d’AOL.