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Le secrétaire général de la Ligue arabe reçu par Assad à Damas

Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi est actuellement reçu par le président Bachar al-Assad, à Damas, où il doit plaider pour un arrêt des violences et la tenue d'une présidentielle pluraliste et transparente en 2014.

AFP - Le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi est arrivé samedi à Damas pour demander au président Bachar al-Assad de mettre un terme à la répression, dans une première initiative concrète de cette organisation depuis le début de la contestation contre le régime syrien.

Cette visite intervient alors que ni les manifestants pro-démocratie ni la répression ne lâchent prise. Au moins sept personnes ont été tuées samedi dans des opérations des forces de l'ordre à travers le pays, dont cinq à Homs (centre), selon l'observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des militants.

A son arrivée à Damas, M. Arabi a aussitôt été reçu par le président Bachar al-Assad, selon l'agence officielle Sana, qui n'a donné aucune indication dans l'immédiat sur la teneur de l'entretien.

La visite de M. Arabi, à la tête de la Ligue depuis le 3 juillet, était prévue initialement mercredi. Mais l'agence Sana avait annoncé que la Syrie avait demandé un report, "en raison de circonstances indépendantes de (sa) volonté".

Le diplomate arabe doit soumettre au président syrien un plan de 13 points appelant à l'"arrêt immédiat" de la répression du mouvement de contestation, et à la tenue d'une élection présidentielle pluraliste ouverte à tous les candidats éligibles en 2014, soit à la fin du mandat actuel de M. Assad.

La proposition enjoint également le président syrien à "entamer des contacts sérieux avec les représentants de l'opposition syrienne", à libérer les prisonniers politiques et à indemniser ceux qui ont été lésés par la répression du mouvement de contestation qui dure depuis près de six mois.

C'est la première initiative concrète en Syrie de la Ligue arabe, mise à rude épreuve par le "printemps arabe" qui a bouleversé la carte politique de la région. La ligue avait adopté dans un premier temps une attitude hésitante à l'égard du régime syrien, au nom du principe du refus de l'ingérence dans les affaires intérieures d'un pays membre, avant de hausser le ton contre Damas.

La proposition arabe a été saluée par les Comités locaux de coordination (LCC) chapeautant le mouvement de contestation, qui l'ont qualifiée de "bonne base pour résoudre la crise", tout en assurant ne pas faire confiance au "régime assassin" de Bachar al-Assad et en émettant des réserves sur le scénario d'un scrutin en 2014.

Dans une récente déclaration, M. Arabi a affirmé qu'il était chargé "par la Ligue arabe de transmettre un message clair au régime syrien concernant ce qui se passe en Syrie, la nécessité d'arrêter les violences et la mise en oeuvre immédiate de réformes".

Vendredi, des milliers de manifestants avaient pour la première fois réclamé une protection internationale face à la répression. "Les Syriens demandent à l'ONU d'adopter une résolution pour une mission d'observateurs permanents en Syrie", ont-ils écrit sur leur page Facebook "The Syrian revolution 2011".

"Nous réclamons l'entrée d'observateurs internationaux, des médias internationaux" et "la protection de civils", ont-ils ajouté. La presse étrangère n'est pas autorisée à couvrir librement les événements en Syrie.

Selon l'ONU, les violences ont fait au moins 2.200 morts depuis le début des manifestations à la mi-mars, en majorité des civils. De son côté, le régime affirme se battre contre des "bandes terroristes armées" et refuse de reconnaître l'ampleur de la contestation.

Les Etats-Unis ont indiqué qu'ils voulaient "accélérer le travail la semaine prochaine" à l'ONU, où les Occidentaux tentent sans succès d'obtenir une condamnation plus ferme du régime syrien.

Les Etats-Unis et plusieurs de leurs alliés européens, en particulier la France et l'Allemagne, ont pris des sanctions contre le régime de M. Assad, et souhaitent le faire condamner par une résolution de l'ONU. Mais la Russie, un membre permanent du Conseil de sécurité, s'oppose depuis des mois à une telle initiative, en invoquant le principe de non-ingérence.

Moscou, allié de longue date de la Syrie et fournisseur d'armements à ce pays, s'est opposé au départ du président Assad, et a proposé formellement à l'ONU une résolution concurrente du projet des Occidentaux.