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Scrutin local en forme de test pour les conservateurs d'Angela Merkel

Dans le nord-est de l'Allemagne, 1,4 million d'électeurs sont appelés aux urnes pour des élections régionales. Un test à domicile pour Angela Merkel et les conservateurs, qui ont connu plusieurs revers électoraux.

AFP - Près de 1,4 million d'électeurs du nord-est de l'Allemagne, fief d'Angela Merkel, votaient dimanche lors d'un nouveau scrutin test pour les conservateurs de la chancelière après une série de revers électoraux.

Les habitants du Mecklembourg-Poméranie antérieure, région peu peuplée bordée de lacs et de forêts au bord de la Baltique et à la frontière de la Pologne, sont appelés à renouveler leur parlement régional lors de la sixième consultation d'une "super année électorale" qui s'achèvera le 18 septembre avec les régionales de Berlin.

L'année aura été mauvaise pour les chrétiens-démocrates (CDU) de Mme Merkel, qui ont notamment perdu Hambourg, deuxième ville du pays, en février, puis en mars le puissant Etat du Bade-Wurtemberg qu'ils contrôlaient depuis près de 60 ans.

En plein débat sur les plans de sauvetage de partenaires européens, que les Allemands rechignent à financer, ou l'avenir de l'euro, l'économie internationale s'est invitée dans la campagne électorale, un paradoxe dans un Land de l'ex-RDA qui a ses propres problèmes: le chômage y est notamment près de deux fois plus élevé que la moyenne nationale (12%) et l'exode de la population entamé lors de la Réunification, il y a 20 ans, n'en finit pas.

"Vous n'avez pas besoin d'avoir peur. L'euro est une monnaie stable", avait lancé la chancelière comme un refrain le 29 août à Schwerin, capitale du Land.

Selon les sondages, les chrétiens-démocrates (CDU) de Mme Merkel devraient néanmoins se maintenir en seconde position, ce qui devrait leur permettre de renouveler le gouvernement sortant de coalition avec les sociaux-démocrates (SPD), majoritaires.

Mais ils pourraient aussi connaître une nouvelle humiliation si le SPD devait préférer le parti d'extrême gauche Die Linke comme partenaire de coalition.

Les augures sont beaucoup moins bonnes pour les libéraux (FDP), alliés au niveau fédéral avec Mme Merkel, qui s'effondrent au niveau national : ils pourraient obtenir moins que les 5% nécessaires de voix pour être représentés au parlement local.

Les Verts, pour leur part, devraient faire leur entrée au parlement, confirmant les bons scores, engrangés au long d'une année marquée par la catastrophe nucléaire au Japon, qui leur ont notamment permis de prendre le pouvoir au Bade-Wurtemberg.

Le parti néo-nazi NPD, qui siège au parlement de Schwerin depuis l'élection de 2006, pourrait quant à lui perdre tous ses sièges.

Les derniers sondages donnaient de 35 à 36% des voix au SPD, 26 à 28% à la CDU, 17% au parti de la gauche radicale Linke, et 8% aux Verts.

Le FDP, comme le NPD, n'obtiendrait que de 4 à 4,5% des voix.

"En terme d'enjeu ce Land reste situé à la marge", analyse pour l'AFP Nils Diederich, politologue à la Freie Universität de Berlin. La région est en effet une des moins peuplée et une des plus pauvres d'Allemagne.

Mais "une défaite aurait tout de même une signification symbolique, cela montrerait que même dans sa région d'origine, la chancelière n'a pas d'influence particulière" dans une région dont elle est députée.

Mme Merkel, qui y a fait campagne, a annulé samedi un dernier meeting en raison du decès de son père, âgé de 85 ans.

Ce dernier, pasteur protestant qui avait décidé d'émigrer d'Allemagne de l'Ouest en Allemagne de l'Est en 1954 pour y propager sa foi, a fait que la toute jeune Angela, née à Hambourg, grandisse sous le régime communiste.

Le scrutin sera clos à 16H00 GMT et les grandes tendances seront connues dans la soirée.

Les résultats définitifs ne seront pas connus avant au moins deux semaines en raison du décès d'un candidat conservateur, ce qui nécessite l'organisation d'un scrutin supplémentaire pour sa circonscription le 18 septembre.