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Trois attaques mortelles près de la station balnéaire d'Eilat

Des hommes armés ont pris d'assaut un autobus, dans le sud-est d'Israël, près d'Eilat. Un peu plus tard, deux véhicules ont été attaqués. Au moins sept Israéliens et sept assaillants ont été tués, selon les services d'urgence.

AFP - Sept Israéliens et sept assaillants ont été tués jeudi lors de trois attaques synchronisées perpétrées près de la station balnéaire israélienne d'Eilat, à proximité des frontières égyptienne et jordanienne.

Deux femmes et cinq hommes israéliens ont trouvé la mort, et près de 30 autres ont été blessés dans ces violences, selon les services d'urgence.

Des sources des services de sécurité israéliens ont fait état de la mort de six ou sept assaillants, tués dans des échanges de tirs avec des policiers et des soldats israéliens accourus sur les lieux.

Israël a affirmé que ces attaques, soigneusement coordonnées, ont été lancées à partir de Gaza par des combattants palestiniens qui se seraient infiltrés dans la péninsule égyptienne du Sinaï, profitant des troubles en Egypte.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié ce "grave incident", sans précédent, d'"atteinte à la souveraineté de l'Etat" et averti que son pays "réagira en conséquence".

Le mouvement palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a démenti toute implication dans ces violences alors qu'en Egypte les autorités ont nié que les assaillants soient venus du territoire égyptien.

La première attaque a visé un autobus de la compagnie publique Egged à midi (09H00 GMT), tout près de la frontière égyptienne, près du poste israélien de Netafim.

L'autocar, qui transportait surtout des militaires, a été mitraillé avec des armes automatiques qui ont fait neuf blessés.

Une demi-heure plus tard, un véhicule militaire qui venait à la rescousse a été la cible d'une attaque à la bombe télécommandée.

L'incident le plus meurtrier, au cours duquel cinq Israéliens ont été tués, s'est produit à 13H00 locales quand un véhicule privé a été éventré par une roquette RPG antichar près de Beer Ora, à une quinzaine de kilomètres au nord d'Eilat, cette fois près de la frontière jordanienne.

Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a affirmé que les attaques  "viennent de Gaza" et menacé de "réagir avec toute la force et la détermination" nécessaires.

"Il s'agit d'une grave attaque terroriste coordonnée, qui traduit l'affaiblissemnt du contrôle de l'Egypte sur la péninsule du Sinaï et l'extension de l'activité terroriste", a ajouté le ministre dans un communiqué.    M. Barak a annoncé qu'il tenait des consultations d'urgence pour "examiner la situation".

"Nous avons des informations spécifiques et concrètes selon lesquelles ces terroristes qui ont tué des Israéliens aujourd'hui sont venus de la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP Mark Regev, porte-parole de M. Netanyahu. "Il ne s'agit pas de spéculation. C'est une information concrète".

Selon un responsable israélien s'exprimant sous couvert de l'anonymat, les assaillants sont entrés en Israël via la péninsule du Sinaï égyptienne.

"Ils ont quitté Gaza pour aller vers le sud dans le Sinaï, ils sont restés là un moment, puis ils sont remontés vers le nord pour entrer en Israël. Nous avons vu ce mode opératoire avant", a-t-il expliqué.

"Le gouvernement (du Hamas) dément les accusations de Barak sur les incidents à Eilat et affirme qu'il n'y a pas de lien entre la bande de Gaza et ce qui est arrivé près d'Eilat", a déclaré à l'AFP un porte-parole du Hamas, Taher al-Nounou.

En Egypte, le gouverneur de la province égyptienne du Nord-Sinaï, Abdel Wahab Mabrouk, a assuré que les assaillants ne sont pas venus du territoire égyptien et exclu qu'ils se soient infiltrés par la voie d'un tunnel de Gaza, faisant état de strictes mesures de sécurité en raison d'une opération militaire égyptienne en cours depuis quelques jours dans le Sinaï.

L'armée et la police égyptiennes mènent une campagne dans le Sinaï contre les membres d'un groupe armé soupçonné d'avoir fait exploser le gazoduc livrant Israël et d'avoir attaqué un poste de police dans la ville d'Al-Arich (nord du Sinaï).