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Des ONG demandent à la France de ne plus soutenir le régime d'Ali Bongo

Alors que le Premier ministre français François Fillon se rend ce samedi à Libreville, 13 ONG et syndicats gabonais ont demandé à Paris de "ne plus soutenir" le président Ali Bongo dont ils qualifient le régime de "dictature ignominieuse".

AFP - Treize ONG et syndicats ont demandé dans une lettre au Premier ministre français François Fillon, en visite samedi et dimanche à Libreville, à la France de "ne plus soutenir" le président Ali Bongo Ondimba dont elle qualifie le régime de "dictature ignominieuse".

"La grande France, le pays des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 ne doit plus soutenir ce régime criminel, cette dictature ignominieuse!", affirme les signataires parmi lesquels Marc Ona, figure de la société civile, Prix Goldman de l'Environnement 2009.

Marc Ona, ainsi que Georges Mpaga, autre signataire, avaient notamment été arrêtés pendant plusieurs jours en décembre 2008 et janvier 2009 pour être en possession d'une lettre ouverte réclamant la transparence financière au président gabonais Omar Bongo Ondimba. La police les avait accusés de faire de la propagande et d'inciter "à la révolte".

Parmi les ONG et syndicats signataires figurent la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), majoritaire dans l'enseignement, ou l'Union des syndicats des agents du secteur public (USAP), principal syndicat de la fonction publique.

Avant "une élection présidentielle en France, il est de coutume que les plus hauts représentants de l’Etat français programment une tournée en Afrique (...) Les relations qui +unissent+, ou plus précisément, qui ligotent le Gabon à la France sont décidées dans vos palais", écrivent les ONG et syndicats en allusion à la +Françafrique+, terme qui recouvre les relations ambiguës entre Paris et ses ex-colonies et dont le Gabon a été un symbole.

Vendredi à Abidjan, M. Fillon avait estimé que "les accusations et critiques (sur la Françafrique) correspondent à des logiciels dépassés".

"La classe politique française, aveuglée par la défense de ses intérêts, méprise encore la conscience et l’intelligence des peuples du monde. (...) Plus de 50 ans après son indépendance, le Gabon (...) est plongé dans une désolation indescriptible".

"La corruption touche toutes les sphères du régime: la famille Bongo particulièrement s’est accaparée toutes les ressources matérielles et financières de l’Etat gabonais, victime d’un pillage et d’une spoliation à grande échelle", accusent les ONG.