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Sans surprise, la ministre française de l'Économie devient la nouvelle patronne du FMI. Christine Lagarde, candidate du Vieux Continent, succède à Dominique Strauss-Kahn grâce aux soutiens de la Chine, de la Russie, du Brésil et des États-Unis.

Christine Lagarde : les dates clés

- 1er janvier 1956 : Naissance à Paris
- 1981 : Rejoint le bureau parisien du cabinet d’avocats Baker & McKenzie
- 1999 : Départ à Chicago, devient la présidente du comité exécutif de Baker et McKenzie
- 2002 : Le Wall Street Journal la classe cinquième femme d’affaires européenne
- 2005 : Ministre du Commerce extérieur du gouvernement de Dominique de Villepin
- 2007 : Ministre de l’Agriculture et de la Pêche
- 2007 : Ministre de l’Economie et de l’Emploi
- 25 mai 2011 : Se déclare candidate à la direction du FMI
- 28 juin 2011: Nommée directrice générale du FMI

Après le Français Dominique Strauss-Kahn, la Française Christine Lagarde. La ministre de l'Économie du gouvernement Fillon est devenue mardi la 11e directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), et la première femme à accéder à ce poste. Elle était opposée au président de la Banque centrale mexicaine, Augustin Carstens.

Le FMI indique dans un communiqué que le mandat de la nouvelle directrice générale, d'une durée de cinq ans, commencera le 5 juillet.

"Chers amis, c'est un honneur et une joie de vous annoncer que le conseil d'administration du FMI vient de me désigner directrice générale !", a déclaré Christine Lagarde sur son compte Twitter.

L'institution entend fermer la parenthèse qui s'était ouverte le 14 mai avec l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn, soupçonné d'agression sexuelle contre une femme de chambre de l'hôtel Sofitel de New York. Ce dernier avait démissionné de son poste de directeur général du FMI le 19 mai.

L'élection de la ministre française à la tête du FMI n'est pas une surprise. Depuis qu'elle s'était déclarée candidate, le 25 mai, elle faisait figure de favorite. Mardi, en début d'après-midi, elle avait finalement reçu le précieux soutien public américain par la voix de Timothy Geithner, secrétaire américain au Trésor. A eux seuls, les États-Unis disposent de plus de 16% des voix pour élire un directeur du FMI.

Christine Lagarde bénéficiait avant tout de son statut de candidate européenne. Depuis 1947, le FMI a toujours été entre les mains d'un représentant du Vieux Continent. Un monopole que les pays émergents espéraient cette fois-ci mettre à mal. Sans succès...

Mais la Française avait également d'autres atouts en poche. Elle bénéficie en effet d'une vraie stature internationale : Quatre ans passés à Bercy - depuis le 19 juin 2007 - ont permis à Christine Lagarde de se faire respecter sur la scène internationale. A telle enseigne qu’en 2009, l’influent quotidien économique britannique The Financial Times l’élisait "meilleure ministre des Finances de la zone euro".

Et puis, elle a toujours joui d'un fort capital sympathie aux États-Unis. Christine Lagarde n’est pas un pur produit européen. Elle a travaillé près de dix ans à Chicago dans le cabinet d’avocat Baker & McKenzie (de 1995 à 2004), dont elle a été l’une des dirigeantes. La Française a donc depuis longtemps de solides contacts outre-Atlantique. Un véritable atout dans la mesure où, "même si les Etats-Unis n’ont pas à désigner le directeur du FMI, leur influence sur le fonctionnement de l’institution est important", rappelle Christine Rifflart, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) à FRANCE 24.

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Le parcours de Christine Lagarde

Reste une ombre au tableau avec l'affaire Tapie, suspendue comme une épée de Damoclès au dessus de la tête de Christine Lagarde. En France, elle pourrait se retrouver devant la Cour de justice de la République (CJR) pour "abus d’autorité". La ministre est accusée d’avoir tout fait pour favoriser l’homme d’affaires Bernard Tapie dans le différend qui l’oppose, depuis plus de dix ans, au Crédit Lyonnais.

L’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné a révélé mi-mai un rapport de la Cour des comptes très critique envers la ministre de l’Économie. Mais la Cour de justice de la République a décidé le 10 juin de... ne pas se prononcer avant le 8 juillet sur l'ouverture (ou non) d'une enquête contre Christine Lagarde. Cette dernière pouvait donc passer en toute tranquillité judiciaire la ligne d'arrivée dans la course la conduisant à la tête du FMI. Ce qu'elle a fait.

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les dossiers qui attendent Christine Lagarde au FMI
Christine Lagarde nommée à la tête du Fonds monétaire international