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Longtemps opposés sur les modalités de l'aide à apporter à la Grèce, la chancelière allemande et le président français ont tous deux insisté sur la nécessité de conjurer rapidement une crise qui menace la stabilité de la zone euro.

La France et l’Allemagne ont annoncé avoir surmonté leurs divergences pour répondre à l’urgence de la situation économique de la Grèce, lourdement endettée et incapable de se refinancer sur les marchés (voir vidéo ci-dessous).

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"les grecs étaient devenus presque anti-européens"

"Plus les problèmes de la zone euro seront traités rapidement, mieux ce sera", a déclaré Angela Merkel lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Berlin à l’issue d’une rencontre bilatérale entre la chancelière allemande et le président français, Nicolas Sarkozy.

C’est donc l’urgence qui a dicté le consensus sur une nouvelle aide à la Grèce, alors que le premier plan de 110 milliards d’euros accordée en mai 2010 par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) tarde à porter ses fruits. Désormais, "la France et l’Allemagne défendent la même position s’agissant des évènements qui touche la Grèce et la zone euro", a déclaré Nicolas Sarkozy.

Quatre principes pour le nouveau plan

Le numéro un français a ensuite expliqué que Paris et Berlin s’étaient mis d’accord sur quatre principes qui devront dicter le nouveau plan. Tout d’abord, les deux capitales considèrent que cette nouvelle aide est "nécessaire". Deuxièmement, les deux pays ont annoncé leur souhait de voir "la troïka regroupant l'UE, le FMI et la Banque centrale européenne [BCE] fixer le montant et les modalités" du plan à l’issue d’une série de "réunions techniques". Troisièmement, toute politique européenne pour la Grèce doit se faire "avec l’accord de la BCE".

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Nicolas Sarkozy revient sur l'urgence de la situation

Enfin, et cela a sans doute été le point le plus discuté lors des négociations, le couple franco-allemand a décidé d’impliquer les créanciers privés de la Grèce "sur la base du volontariat". "L’idée de ce dernier principe, c’est de montrer aux banques qu’elles ne récupèreront sans doute pas toutes leurs billes placées en Grèce. Elles doivent commencer à réfléchir si elles choisissent de perdre une partie de leurs investissements ou de le récupérer plus tard", décrypte Sylvain Attal, éditorialiste de FRANCE 24.

Politiquement, Angela Merkel a évolué sur la position défendue par Nicolas Sarkozy et par la BCE. La chancelière allemande préférait en effet voir les créanciers privés de la Grèce mettre la main à la poche plutôt que les Vingt-Sept. Tout comme l’opinion allemande, qui a de plus en plus l’impression de payer pour les "mauvais élèves" de la zone euro.

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La dette grecque
Sarkozy et Merkel affichent leur unité sur le dossier grec

Mais le message des Européens est clair : pas question de faire un effort si les Grecs n’adoptent pas les nouvelles mesures d’austérité. Tout en saluant ce qui a été fait jusqu’à présent, Angela Merkel a averti qu’il "serait souhaitable que l’opposition grecque apporte son soutien au Premier ministre", Georges Papandréou. 

A Athènes, les dirigeants débattent actuellement d’un nouveau plan de rigueur qui devrait permettre de trouver 28 milliards d’euros. Le Premier ministre socialiste Georges Panpandréou a nommé ce vendredi un nouveau ministre des Finances, Evangelos Venizelos, pour faire accepter ce plan au Parlement comme dans l’opinion. Il aura aussi pour tâche de répondre exigences de l’UE.