Peu après l’arrestation de DSK, l’avocat de l’écrivaine Tristane Banon a annoncé lundi que sa cliente envisage de porter plainte contre le directeur général du FMI. Les faits datent de 2002.
C’est le volet français de l’affaire DSK. Lundi, l’écrivaine et journaliste, Tristane Banon, a annoncé par la voix de son avocat, David Koubbi, qu’elle "envisageait de porter plainte" contre Dominique Strauss-Kahn. L’avocat n’a pas précisé le motif exact de la plainte mais celle-ci devrait, selon toute vraisemblance, concerner une affaire des mœurs.
En 2007, Tristane Banon avait rendu public le récit d’une agression sexuelle dont elle aurait été victime cinq ans plus tôt, et dont l’auteur serait, selon elle, Dominique Strauss-Kahn.
Dans son témoignage, diffusé sur la chaîne "Paris Première" dans l’émission "93, faubourg Saint-Honoré" animée par Thierry Ardisson, la jeune femme relatait un entretien avec l’actuel directeur général du Fonds monétaire international (FMI) qui se serait "très mal passé". Dans l’extrait diffusé, le nom de l'actuel patron du FMI, qu’elle désignait comme un "chimpanzé en rut", était toutefois recouvert par un "bip".
"Il m'a proposé qu'on se voie, il m'a donné une adresse que je ne connaissais pas (...). Là, il a gentiment fermé la porte. J'ai posé le magnétophone tout de suite pour enregistrer. Il a voulu que je lui tienne la main pour répondre parce qu'il m'a dit: ‘Je n'y arriverai pas si vous ne me tenez pas la main’. Et puis après, de la main, c'est passé au bras et puis, c'est passé un peu plus loin. J'ai tout de suite arrêté", explique la romancière, qui préparait alors un essai sur... les échecs en politique, pour lequel elle voulait interviewer Dominique Strauss-Kahn.
"Après, ça s'est très très mal fini. On a fini par se battre quand même, ça s'est fini très très violemment. On s'est battu clairement, au sol (...). Moi, j'ai donné des coups de pieds. Il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d'ouvrir mon jean", affirme encore Tristane Banon dans l’émission.
"Quand on se battait, je lui avais dit le mot 'viol' pour lui faire peur, ça ne lui a pas fait peur plus que ça", selon la journaliste, qui disait à l'époque avoir été "très loin", jusqu'à "constituer le dossier (et) voir un avocat très connu en la matière qui avait déjà une pile comme ça" poursuit-elle dans l’extrait.
Mais "je n'ai pas osé aller jusqu'au bout, je ne voulais pas être jusqu'à la fin de mes jours ‘la fille qui a eu un problème avec un homme politique’", concluait Tristane Banon en 2007.
C’est la mère de Tristane Banon qui a dissuadé sa fille de porter plainte
À l'époque des faits présumés, "Tristane a été dissuadée de déposer plainte par sa mère", déclare ce lundi l’avocat David Koubbi. La mère de l’écrivaine, Anne Mansouret, occupe des fonctions de conseillère régionale de Haute-Normandie et s’est déclarée candidate aux primaires du Parti socialiste (PS) en vue de la présidentielle en 2012.
Interrogée ce lundi sur BFM-TV, l’élue socialiste confirme les dires de l’avocat. "C’est moi et moi seule qui l’ai empêchée de porter plainte parce que je pensais que pour la famille de DSK, et en particulier pour sa fille avec laquelle Tristane était très liée, il ne convenait pas de faire du tapage autour de cette histoire", témoigne-t-elle.
Pour Anne Mansouret, la sincérité de sa fille ne fait aucun doute : "Depuis huit ans, ma fille souffre énormément de ce qui s’est passé. Elle en subit les conséquences quotidiennement. Elle a été handicapée au niveau professionnel par cette histoire parce qu’elle se heurte à une espèce d’omerta autour de cette affaire", poursuit l’élue socialiste.
D’un point de vu légal, Tristane Banon peut encore porter plainte pour cette agression. Le droit français ne prévoit pas en effet de prescription pour ce genre de faits. Pour le moment, l'entourage de M. Strauss-Kahn et ses avocats n’ont pas encore réagi à cette possibilité.