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Au lendemain de l'audition de Laurent Blanc, le ministère des Sports et la Fédération française de football (FFF) doivent rendre leurs conclusions. Pour nombre d'observateurs, le sélectionneur des Bleus ne devrait faire l'objet d'aucune sanction.

Dix jours après le début de la polémique sur les quotas ethniques qui secoue la Fédération française de football (FFF), le dénouement de l’affaire semble imminent. La ministre française des Sports, Chantal Jouanno, doit s’exprimer ce mardi à 11h30 (heure de Paris) sur l’enquête menée par les services du ministère, dont les conclusions lui ont été remises dans la soirée de lundi.

En effet, deux enquêtes sont actuellement menées en parallèle : celle de l’Inspection générale de la Jeunesse et des Sports, diligentée par son ministère de tutelle, et celle menée en interne par la FFF.

La ministre devrait se prononcer sur les recommandations émises par la commission d’enquête quant à l’éventuelle responsabilité de plusieurs dirigeants impliqués dans l’affaire. Lors d’une réunion le 8 novembre 2010, la Direction technique nationale (DTN) de laFFF avait envisagé la mise en place de quotas pour les binationaux dans les filières de formation fédérales. Informé de la teneur de la réunion, le site d'information Mediapart en avait publié, début mai, un compte-rendu.

De son côté, la FFF pourrait décider de sanctions administratives en interne.

Le ministère pourrait saisir le parquet

Dernière personnalité à être entendue par les enquêteurs, le sélectionneur de l’équipe de France de football, Laurent Blanc, s’est s’expliqué lundi sur les propos qu’il aurait tenus au cours de cette réunion. Aucune des déclarations de l’actuel sélectionneur des Bleus n’a filtré à l’issue de l’audition.

Selon le verbatim de la réunion du 8 novembre publié par Mediapart, Laurent Blanc aurait déclaré : "Je vais vous citer les Espagnols : ils n’ont pas ces problèmes-là. Ils ont des critères de jeu qui sont très précis, à 12-13 ans. Les Espagnols, ils m’ont dit : ‘Nous, on n’a pas de problème. Nous, des Blacks, on n’en a pas’."

Des propos dont le sélectionneur français avait "admis", la semaine passée, qu’ils "puissent prêter à équivoque". Celui-ci s'était excusé dans la foulée, regrettant d’avoir "heurté certaines sensibilités".

Selon les recommandations apportées par les trois enquêteurs, le ministère des Sports pourrait saisir la justice et entamer des poursuites pour discrimination contre certains membres de la DTN.

Son directeur, François Blaquart, pourrait être le premier visé. Il a été suspendu de ses fonctions à titre conservatoire par le ministère des Sports pour avoir explicitement évoqué la possibilité de mettre en place des quotas lors de la réunion de l’automne dernier.