
Des bannières des dirigeants du G20 sont déployées le long d'une autoroute de Johannesburg à l'approche du sommet organisé en Afrique du Sud. © Themba Hadebe, AP
Les dirigeants des plus grandes économies du monde se réunissent à Johannesburg samedi et dimanche pour le premier sommet du G20 organisé en Afrique.
Voici cinq choses à savoir avant cette rencontre qui se tient cette année dans un contexte d'instabilité mondiale grandissante et de tensions entre Pretoria et Washington.
Première en Afrique
Fondé en 1999, le Groupe des 20 économies majeures comprend 19 pays et deux entités régionales : l'Union européenne (UE) et l'Union africaine (UA).
La présidence tournante revenant cette année à l'Afrique du Sud, le sommet se tiendra pour la première fois sur le continent africain.
Les membres du G20 représentent 85 % du PIB mondial et environ deux tiers de sa population. L'Afrique du Sud est le seul État membre du continent, même si l'UA a été admise comme groupe en 2023.
"Solidarité, Égalité, Durabilité"
Parmi les priorités de Pretoria pour sa présidence du G20, figurent le renforcement de la résilience face aux catastrophes, la viabilité de la dette pour les pays à faible revenu, le financement d'une "transition énergétique juste" et l'exploitation des "minéraux critiques pour une croissance inclusive et un développement durable". Son thème est "Solidarité, Égalité, Durabilité".
L'Afrique du Sud, classée par la Banque mondiale comme le pays le plus inégalitaire au monde, a mandaté une équipe d'experts pour analyser les inégalités mondiales de richesse et proposer des solutions au sommet.
L'équipe, dirigée par le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, a appelé à la création d'un panel international pour s'attaquer à "l'urgence des inégalités" qui laisse 2,3 milliards de personnes en situation d'insécurité alimentaire modérée à grave.
Boycott américain
Le président américain Donald Trump a déclaré ce mois-ci qu'aucun représentant des États-Unis ne participerait au sommet en qualifiant la présidence sud-africaine de "véritable honte".
Donald Trump a multiplié les attaques contre l'Afrique du Sud depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, l'accusant notamment sans fondement d'un prétendu "génocide blanc". Il a aussi infligé à Pretoria des taxes douanières de 30 %, les plus élevées pour l'Afrique subsaharienne.
Malgré le boycott américain, l'Afrique du Sud dit toujours s'attendre à un sommet "réussi". Dans le sillage de Donald Trump, son allié le président argentin Javier Milei ne fera pas non plus le déplacement mais sera représenté par son ministre des Affaires étrangères. Comme ces dernières années, le président russe Vladimir Poutine ne sera pas du voyage.
Lumière sur Johannesburg
La réunion des dirigeants du G20 doit se tenir dans la métropole de Johannesburg, au parc des expositions Nasrec, le plus grand du genre en Afrique du Sud.
Situé à la périphérie du célèbre township de Soweto et choisi comme symbole de "l'intégration spatiale" post-apartheid, le lieu accueille des événements de premier plan comme le congrès annuel du parti au pouvoir, l'ANC. Il est voisin du stade ayant accueilli la finale de la Coupe du monde de football de 2010.
Née à la fin du XIXe siècle d'une ruée vers l'or, Johannesburg abrite le plus grand nombre de millionnaires (en dollars) du continent avec près de 12 000 d'entre eux d'après la société de conseil Henley & Partners, concentrés dans quelques quartiers privilégiés.
Pourtant, la ville de près de 6 millions d'habitants, d'après les estimations en juillet de l'institut national de statistiques, souffre d'infrastructures délabrées - éclairage public, routes, etc. - et de services défaillants.
Le président Cyril Ramaphosa a fustigé en mars son état "pas très agréable" et a demandé des améliorations. La Banque africaine de développement a approuvé en juillet un prêt de 139 millions de dollars pour moderniser les services publics de Johannesburg.
Fin d'un cycle "Sud global"
L'Afrique du Sud doit passer le relais de la présidence du G20 aux Etats-Unis, ce qui marque la fin d'un cycle de présidences du "Sud global" après celles du Brésil (2024), de l'Inde (2023) et de l'Indonésie (2022).
Donald Trump a annoncé qu'il comptait réduire radicalement le champ des discussions, qui s'est au fil des années élargi pour inclure des groupes de travail sur des questions sociales, au-delà de son cadre économique initial.
Le président américain a également remis en question la présence de l'Afrique du Sud dans les "Gs", soulevant des interrogations sur l'avenir du G20.
Avec AFP
