
Une cinquantaine de pays se réunissent à Kiev pour trouver les 740 millions d'euros nécessaires à l'achèvement de la nouvelle enceinte de confinement isolant le réacteur de Tchernobyl, qui avait explosé le 26 avril 1986.
AFP - Les représentants d'une cinquantaine de pays et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso se sont réunis mardi à Kiev pour trouver les 740 millions d'euros manquant pour achever la nouvelle chape isolant le réacteur de Tchernobyl, 25 ans après la catastrophe.
"La catastrophe à la centrale de Tchernobyl a laissé une plaie profonde avec laquelle (l'Ukraine) devra vivre pendant beaucoup d'années encore", a relevé le président ukrainien Viktor Ianoukovitch en ouvrant la conférence.
"Nous remercions la communauté internationale de n'avoir pas laissé l'Ukraine seule face à ce problème", a-t-il ajouté.
Afin de transformer Tchernobyl en un "site écologiquement sûr", M. Ianoukovitch a souligné la nécessité de "construire un nouveau sarcophage autour du réacteur accidenté ainsi qu'un dépôt sûr pour le combustible nucléaire usagé".
"La catastrophe a affecté des millions de personnes, des milliers sont mortes et des dizaines de milliers continuent d'en souffrir", a noté le président ukrainien, alors qu'aucun bilan humain fiable de la catastrophe n'a jamais été révélé.
Il a ensuite rappelé que 740 millions manquaient pour financer les travaux d'un budget global de 1,5 milliard d'euros financé par un fonds international géré par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).
La Berd a d'ailleurs annoncé mardi vouloir débloquer dans les mois à venir entre 120 et 180 millions d'euros supplémentaires. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a lui annoncé l'octroi de 110 millions d'euros pour la construction du nouveau sarcophage et la Russie a promis 45 millions d'euros.
"Plus de quarante pays et des organisations internationales sont représentés aujourd'hui pour montrer la puissance de l'unité de la communauté internationale afin de transformer Tchernobyl en un site sécurisé", a noté M. Barroso.
Le Premier ministre français, François Fillon, qui copréside ce rendez-vous au titre de la présidence française du G8, a promis une participation additionnelle de 47 millions d'euros.
Il a appelé à la mobilisation des autres participants à la conférence, relevant que la récente catastrophe de Fukushima, au Japon, "ravive" le souvenir de Tchernobyl et "en rappelle les enjeux fondamentaux".
"Plus que jamais notre responsabilité est de joindre nos efforts pour limiter les conséquences de telles catastrophes et pour préparer l'avenir", a-t-il souligné.
Cette réunion à Kiev intervient à une semaine du 25e anniversaire de la catastrophe, le réacteur n°4 de Tchernobyl ayant explosé le 26 avril 1986, contaminant une bonne partie de l'Europe, en particulier l'Ukraine, le Bélarus et la Russie, à l'époque trois républiques de l'URSS.
Il a été recouvert à la va-vite d'une chape qui est maintenant fissurée.
Un consortium formé par les sociétés françaises Bouygues et Vinci a remporté en 2007 un appel d'offres pour la construction d'un nouveau sarcophage étanche.
Cette nouvelle enceinte de confinement, une grande arche en acier de 108 mètres de haut et d'un poids de 20.000 tonnes, sera assemblée à côté, puis glissée au-dessus du sarcophage existant. Les travaux ont commencé fin 2010 et l'opération doit être achevée en 2015.
Le dernier réacteur de Tchernobyl a été fermé en 2000.
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